Faire jaillir des notes de musique d’une feuille blanche. C’est le pari un peu fou que s’est lancé Bilal Sebei, lauréat du concours d’affiches du Paléo. L’étudiant en communication visuelle à la Haute école d’art et de design de Genève (HEAD) a eu l’idée d’intégrer le son dans son processus de création. « J’ai commencé par réaliser une composition typographique sur papier en jouant sur la répétition, les tailles et le décalage de mots. Pour moi, cela représentait déjà le rythme », explique-t-il. Son outil de travail? Un scanner posé à l’envers sur un caisson de basses relié à une boîte à musique. Cet équipement sommaire lui permet d’utiliser les vibrations sonores pour animer et mettre en musique les éléments graphiques de son oeuvre. Pour donner vie à son affiche, le jeune homme compose son propre son, librement inspiré d’un sample de batterie.
« En phase de création, j’ai privilégié le recours à des éléments de nature artisanale. Ce n’est qu’à la fin de mon travail que j’ai utilisé l’ordinateur », précise-t-il. Les notes de musique sautent aux yeux du spectateur, tout comme le ton rouge vif de l’arrière-plan. « J’ai opté pour ce coloris, car, selon moi, il reflète bien l’ambiance du festival, sa nature festive et conviviale », souligne l’étudiant. Le Lausannois a eu carte blanche pour réaliser son affiche et s’est inspiré de l’es¬prit punk. « Je voulais que ce soit une claque qui bouscule le spectateur et lui fasse ressentir le mouvement », confie-t-il.
Toute la vie du jeune homme tourne autour du geste créatif. Pour satisfaire ses envies artistiques, il a créé son propre portfolio. Dans un futur proche, le Vaudois envisage de s’investir encore plus dans la vidéo, média qu’il chérit tout particulièrement. Et, dans cinq ans, le jeune homme s’imagine encore et toujours dans un studio de graphisme.