«Ma filière est parfois perçue comme celle des futurs cadres sans scrupules et des requins de la finance en herbe. Cependant, une partie des étudiants croient en une certaine éthique d’entreprise et qu’il est possible de mener une affaire tout en garantissant le bien-être de tous». C’est fort de cette conviction que Philippe, impliqué depuis trois ans dans la Junior Entreprise Genève, s’est attelé de son propre chef à la création d’un nouveau département, celui du développement durable. Ses différents mandats au sein de l’association ont nourri chez lui une certaine fibre entrepreneuriale. «J’en suis alors venu, explique-t-il, à vouloir concrétiser mon domaine d’intérêt dans un projet viable. Savoir qu’il est possible de faire un travail utile, apprécié et qui, aussi petit soit-il, contribue aux objectifs d’une économie saine et durable me motive fortement».
L’étudiant genevois n’a eu que peu de mal à convaincre les administrateurs de l’association du bien fondé de son idée. Celle-ci s’inscrit entièrement dans la vocation d’une Junior Entreprise, à savoir former des étudiants dans le conseil en offrant des services moins chers que les prix du marché. «En l’occurrence, précise Philippe, ce nouveau département permet d’une part de former des étudiants aux questions du développement durable, mais aussi d’offrir une préparation à une certification ou un bilan environnemental à des entreprises qui jusqu’ici n’en avaient pas les moyens». Pour améliorer la visibilité du projet, Philippe a également conçu un magazine spécifique au domaine.
Ses activités constituent clairement un avantage pour le jeune chef de projet: «Je compte travailler dans le domaine du développement durable qui ouvre une multitude d’opportunités. Je prépare ainsi en quelque sorte mon entrée dans la vie professionnelle». A côté de cela, Philippe consacre une vingtaine d’heures par semaine aux cours. Sportif, il pratique également l’aviron une à deux fois hebdomadairement, «pour faire de l’exercice et prendre le grand air du lac». N’a-t-il donc pas peur de se disperser? «Les personnes travailleuses et ambitieuses s’en sortent de toute manière, rétorque-t-il, et souvent mieux que les gens simplement bien nés».