Du haut de ses 22 ans, la jeune athlète a défrayé la chronique en dépoussiérant la meilleure marque suisse de saut en longueur détenue depuis 1971 par Meta Antenen. Un exploit réalisé le 17 juillet dernier à Lugano à l'occasion des championnats de Suisse. Un bond homologué à 6,76 mètres et un envol précoce pour cette étudiante en psychologie à l'Université de Lausanne (UNIL): «Améliorer le record national déjà à ce stade-là a vraiment constitué une belle surprise. Pour dire vrai, on espérait atteindre cet objectif entre 2012 et 2014.»
Celle qui admire Roger Federer - pour son palmarès qui n'a d'égal que son humilité - garde pourtant les pieds sur terre: «Comme auparavant, je continue à mener de front études et compétition de haut niveau.» Un double engagement qui se traduit par le cumul hebdomadaire de 20 heures de cours et d'études et 20 heures d'entraînements, le tout rendu possible grâce à l'étalement de son cursus sur 6 ans au lieu de 3. «Même ainsi, précise-telle toutefois, il n'est pas toujours facile de concilier les deux, en particulier pendant les périodes d'examens qui chevauchent souvent celles de compétitions.» Mais ses efforts ont été récompensés par des performances de choix. Et si à court terme la Tessinoise ambitionne un bon résultat aux prochains championnats d'Europe en salle à Paris, elle nourrit aussi l'espoir d'une future participation aux Jeux Olympiques.
Une fois son diplôme en poche, Irene échafaude un autre grand saut: «La fin de mes études coïncidera probablement avec la fin de ma carrière d'athlète. J'aspire à devenir psychologue pour les sportifs. Cela me permettra de continuer à oeuvrer dans le monde du sport.» Et d'esquisser ainsi une convergence possible entre la science de l'âme et les joutes sportives...