«J'étudie parce que je n'ai pas envie de faire un métier en rapport avec ce que j'étudie.» Il ne s'agit pas d'une quelconque argutie pour pallier le vide, mais bien de l'axiome dans lequel les desseins de Blaise prennent leurs racines. «Beaucoup d'étudiants tentent d'obtenir "un papier" afin d'avoir "quelque chose" sur quoi "retomber" si leur vocation réelle, celle qui vient du ventre et du coeur, ne leur ouvre pas assez de portes.» |
Ainsi, bien qu'il potasse le français médiéval et la linguistique à l'Université de Lausanne (UNIL), ces inclinaisons profondes s'avèrent tiraillées entre le métier de comédien et celui d'animateur radio. Au pire, son titre universitaire lui permettra-t-il «de devenir un fonctionnaire ordinaire du corps enseignant, si les planches du théâtre devaient regorger trop d'échardes.»
En marge des contingences académiques, Blaise ne manque pas d'alimenter ses passions plurielles. Chroniqueur et co-animateur sur Rouge FM, le jeune homme fait également ses gammes dans l'improvisation théâtrale avec notamment la troupe Broche à Foin. Ajoutons qu'il incarne l'une des plumes grinçantes de l'hebdomadaire satirique Vigousse, qu'il officie comme batteur dans un groupe de jazz/funk et chanteur dans un boys band parodique, ou encore qu'il écrit une pièce avec deux acolytes, et nous obtenons un tableau des plus chamarrés.
Et Blaise de songer à reproduire ce schéma à l'avenir : «Je rêve de pouvoir jouir de cette vie en puzzle. Mais de la manière la plus objective possible, je m'imagine en train de bâiller devant une pile de trente analyses de Zadig de Voltaire en salle des maîtres d'un quelconque collège vaudois.» On parie pourtant qu'il continuera d'égrener son verbe piquant sur les ondes ou sur les planches !