Valentin Monnier, 27 ans, Soins infirmiers

Un ami me disait très justement: «Si tant de chanteurs manquent de voix, c'est qu'à force d'être dans le vent, ils fi nissent par s'enrouer»! Valentin, lui, a fait le choix de ne pas suivre la mode en devenant soliste d'opéra. Une musique élitiste, comme il le reconnaît lui-même, mais qu'il n'aspire qu'à faire découvrir aux néophytes: «Expérience faite, c'est en partageant la musique avec les enfants, les personnes âgées et les gens de la campagne que j'ai eu les plus fortes émotions».

D'abord un hobby, le chant est rapidement devenu une passion. Au départ, les professeurs du choeur dans lequel il chante «remarquent que ma voix est ronde et chaleureuse», ce qui lui permet de chanter comme soliste. Le jeune homme doit donc désormais assurer seul des parties d'un récital. Son diplôme en poche, il poursuit ses études au Conservatoire de Lausanne, puis celui de Zürich, chante avec différents chefs d'orchestre et se produit en duo avec une amie pianiste. Valentin tourne également avec l'Opéra de Lausanne, ce qui lui donnera l'occasion de chanter au Japon pendant trois semaines cet été.

A une époque où il cherchait «des repères, des choses auxquelles je puisse me rattacher», le jeune Vaudois décroche un petit job dans un EMS. «Le fait de soigner des personnes âgées m'a remis les pieds sur terre». C'est le déclic, Valentin décide d'entamer des études en soins infi rmiers. Quant à savoir désormais s'il préfère son travail ou sa passion, la réponse est claire: «Quel est le travail et quelle est la passion? Pour l'instant, le chant est pour moi un travail et une passion, les études d'infi rmier aussi».