«Dès l'enfance, j'ai éprouvé le besoin de transfigurer le réel à travers l'outil du dessin et du trait», commence par expliquer Marc. L'art, le jeune Neuchâtelois patauge dedans depuis sa plus tendre enfance. Et c'est petit déjà qu'il découvre les travaux de Tinguely, une rencontre qui lui laissera une empreinte forte, que l'on retrouve aujourd'hui dans ses oeuvres. Marc se lance alors dans «une recherche effrénée du bio-mécanique, du complexe et de l'enchevêtrement de la machine».
N'allez pas penser que le jeune homme est un illuminé. Son mysticisme, l'artiste le tire d'un fort intérêt initial pour les sciences. Sa collaboration avec le Mycorama de Cernier (le salon du champignon) est peut-être à ce sens un des exemples les plus clairs de l'interrelation entre ces deux pôles. Son nom d'artiste aussi sans doute, Mandril (littéralement homme de la forêt). Pour le reste, ses travaux, l'artiste les élabore en partant de photos qu'il a prises sur le toit des buildings de Tokyo. Dernièrement, il s'est également essayé à l'animation et a réalisé une vidéo étonnante disponible sur son site Internet. Comme il le dit luimême « je ne me revendique d'aucune école, je me nourris d'images à travers tous les medium possibles, catalogues d'exposition, revues, livres, etc.»
Quant à son quotidien, Marc le partage entre ses multiples activités. Il travaille à 50% comme moniteur de sport et donne des cours de self-défense. Ses dessins, il les réalise essentiellement la nuit, jusqu'à 4h du matin généralement, «l'insomnie m'aide beaucoup», avoue-t-il.
Sa passion, le jeune homme n'envisage pas d'en vivre. Même si certains mandats «mettent du beurre dans les épinards, encore faut-il avoir des épinards!» nous confie-t-il. Alors son futur, le Neuchâtelois le perçoit plutôt ailleurs: «nul n'est prophète en son pays et puisque l'étranger m'attire, je ne vous fais pas un dessin ». Dommage, on aurait bien aimé!