«Tant qu'on n'a rien fait on ne peut pas se plaindre»: tel est le credo de la battante qui se cache sous un air drôlement angélique. Actuellement vice- présidente de l'Assemblée d'école de l'EPFL, elle se bat depuis des années pour faire entendre la voix des étudiants. L'ex-présidente de l'Association des étudiants suisses jongle entre ses cours d'algorithmique et les réunions avec la direction. Elle dispose ainsi d'une position unique pour observer les douces discordances entre politique et informatique: |
« De plus en plus de choses dépendent de l'informatique: les interactions, la sécurité, les questions de la sphère privée, l'échange, la place de l'individu dans la société... Mais il y a beaucoup de politiciens qui ne connaissent pas la technique, ce que ça implique. On ne peut pas faire certaines lois, car ce n'est juste pas possible en informatique de suivre ces lois. Par exemple la protection des données, sur l'échange de la musique: ce n'est pas possible! Tu ne peux pas juste dire: non, on ne veut pas que les gens échangent librement de la musique. Tu ne peux pas contrôler! Mais c'est difficile pour les gens qui ne comprennent pas pourquoi ce n'est pas possible.»
Elle a ses thèmes de prédilection, comme l'égalité des chances ou la densité des études, mais ce qui l'énerve le plus, c'est bien sûr... le système suisse des bourses d'études... «Les étudiants bougent, vont dans des universités qui sont pas forcément celles de leur canton, là où il y a une branche qui est intéressante, et on leur donne une bourse en fonction du canton d'origine de leur parents! Ce n'est pas adapté! Et il y a de telles différences entre les cantons! Tu peux très bien recevoir 1000.-, et ton voisin qui est dans la même situation que toi touchera 14 000.- Et ce n'est pas une priorité au niveau suisse de faire quelque chose. Chaque année il y a un nouveau projet pour harmoniser les bourses et c'est repoussé chaque année »
Mais cette harmonisation est-elle vraiment possible? «Mais il suffit de le vouloir!» Nous voilà rassurés...