«La meilleure protection est la connaissance»: c'est la devise de cet étudiant en master de géographie, qui a décidé de mettre son savoir au service de son lieu d'origine la vallée du Val Blenio au Tessin. Un fort attachement à «sa» vallée et une passion pour les roches et les glaciers constituent le point de départ de son engagement. Pourquoi? Parce que, selon lui, c'est par la valorisation du patrimoine géologique qu'il est possible d'éduquer les gens et de protéger l'environnement dans son ensemble. «Le patrimoine naturel abiotique (milieu où la vie est impossible, ndlr) est trop souvent perçu par le grand public comme figé et peu dynamique, alors qu'il est à la base du bon fonctionnement des écosystèmes.»
Cristian Scapozza réfléchit donc avec les outils de la géographie «moderne». Pour le commun des mortels, sortez votre dictionnaire! Il mène des recherches scientifiques sur l'évaluation et à la valorisation des géotopes (agencements spatiaux complexes), sur les réactions des permafrosts (sols gelés en permanence) face au réchauffement climatique et enfin sur l'industrie de la pierre ollaire (un matériau qui sert à la création de poêles et casseroles). Au carrefour de la recherche scientifique internationale et de la valorisation du patrimoine local, Cristian touche tous les publics. Il a écrit des articles aussi bien pour des magazines de montagne que pour des revues scientifiques.
«La sauvegarde du patrimoine au niveau local est très importante, parce que c‘est seulement à cette échelle qu'il est possible d'éduquer et de sensibiliser les gens au respect de la nature.» On est d'accord sur le principe, mais comment Cristian s'engage-t-il concrètement? Par exemple, en donnant une conférence publique et en guidant enfants et adultes en excursion, dans le cadre de la «redécouverte de l'industrie artisanale de la pierre ollaire». Il travaille ainsi main dans la main avec l'office du tourisme et le musée ethnographique de Lottigna. Petite leçon d'écologie: agir au niveau global en privilégiant le local...