Valentin Marmillod

Escrime et master en droit


Sport de compétition et études, est-ce conciliable?
Le système universitaire n’est pas adapté à ceux qui souhaitent tenter une carrière sportive. Une réelle amélioration serait de laisser une plus grande flexibilité en terme d’organisation. Malgré tout, des études restent une alternative pour les sportifs qui ne peuvent vivre de leur sport.

Quelles sont les principales contraintes?
Les sessions d’examens. De ce point de vue, le système de Bologne et la diversité des choix offerts dans l’organisation constituent un réel progrès en faveur de ceux qui nourrissent une passion en parallèle à leurs études. N’en déplaise aux opposants de cette réforme.

Pourquoi s’être lancé dans un double défi?
Les possibilités de vivre de mon sport étaient extrêmement restreintes. Je ne souhaitais ni abandonner ma passion, ni limiter mes perspectives d’avenir. Dès lors je me suis promis de mener les deux de front. Mon Master en poche, je vais maintenant repousser mes ambitions professionnelles de quelques années afin de me consacrer au sport.

L’université est-elle conciliante?
J’ai rencontré un réel soutien auprès de mes collègues d’infortune. Par contre, les professeurs n’ont pas toujours été réceptifs. Heureusement il existe parmi eux d’anciens sportifs d’élite qui ont su me conseiller.

Le sportif d’élite est-il bien perçu dans le monde académique?
Ceux qui relèvent le défi n’attendent pas forcément de reconnaissance du monde académique. Il m’a semblé déchiffrer dans le regard des autres un mélange de curiosité, d’interrogation et même parfois de compassion. Mais nous sommes loin de l’euphorie qui entoure certains sportifs universitaires dans les pays qui connaissent une réelle tradition académique du sport de compétition. L’approche helvétique est à l’image de la réputation de nos supporters: discrets, mais pas indifférents.