«Je ne veux parler que de cinéma, pourquoi parler d'autre chose? Avec le cinéma on parle de tout, on arrive à tout.» , disait Jean-Luc Godard. Belle intro pour tirer le portrait de Stéphane. Ce jeune étudiant à l'UNIL se définit lui-même comme «réalisateur autodidacte, technicien de cinéma, secrétaire et responsable vidéo/cinéma, étudiant, organiste». Son amour pour la pellicule, le Lausannois l'a découvert au gymnase, par hasard: «avec un pote on a tripé sur des dessins animés (...) et on a décidé d'en faire un nous-mêmes». Le projet n'aboutira pas, mais cette première expérience amène Stéphane à réaliser un dessin animé comme travail de maturité. Suivront un clip vidéo, conçu dans le cadre d'un concours organisé dans son gymnase, puis un court-métrage, toujours dans le cadre de ses cours, puis un «une petite blague» coécrit avec son amie d'alors, désormais sa fiancée, enfin un film coréalisé avec une amie. |
Ecrire un film lorsqu'on débute, on l'imagine, est une aventure. De l'écriture du scénario au bouclage, une série de défis s'imposent, avec des inconnues, comme le financement. Stéphane raconte le stress que cela a engendré dans sa dernière production: «n'étant pas sûr de recevoir l'argent, on a dû prendre le risque de faire le tournage sur nos économies en disant aux travailleurs qu'on ne savait pas s'ils allaient être payés». Et quand il ne réalise pas un nouveau film, le jeune Lausannois organise des soirées dans une ancienne cave à fromages que ses potes et lui ont totalement rénovée il y a une année.
Quant à son avenir, le cinéaste le voit «sur un plateau de tournage ou en train d'organiser un événement, une projection, une expo». En attendant, il multiplie ses projets: une série sur l'anthropophagie, un court sur le suicide, «question sociale par excellence» et un premier documentaire pour lequel il se rendra en Inde deux semaines en mars. Et les études dans tout ça? «Puisque mon objectif définitif est de travailler dans le cinéma, c'est là que je place ma première priorité, quitte à louper des cours», mais pour l'instant «j'ai toujours pu faire les deux sans que l'un empiète sur l'autre». Même s'il l'avoue... il se réveille le matin quand son réveil sonne, « sinon je ne me réveille pas, je vis plutôt la nuit...».