Du haut de ses 22 ans, la jeune athlète a défrayé la chronique en dépoussiérant la meilleure marque suisse de saut en longueur, détenue depuis 1971 par Meta Antenen. Un exploit réalisé à Lugano lors des derniers championnats de Suisse. Rencontre avec une championne qui mène de front études universitaires et compétions de haut niveau.
Battre un record national vieux de plusieurs décennies à seulement 22 ans, voilà une consécration précoce. Est-ce dans ta nature de sauter les étapes?
Non, dans ma carrière sportive comme dans ma vie, j'ai toujours essayé d'avancer "à petits pas". En ce sens, réussir à améliorer le record suisse cette année déjà a vraiment constitué une belle surprise. Pour dire vrai, on espérait atteindre cet objectif entre 2012 et 2014.
Quel est le secret de ce succès?
Le mérite revient sans aucun doute en grande partie à mon entraîneur Andrea Salvadé qui prépare soigneusement tous mes entraînements. Ma constance lors des entraînements a également joué un rôle primordial.
Cet exploit marque-t-il l'envol d'une carrière?
Je l'espère!
As-tu touché terre depuis ce fameux 19 juillet 2010?
J'ai toujours cherché à garder les pieds sur terre depuis le record suisse. Comme auparavant, j'ai continué à préparer mes examens de la session d'août et à m'entraîner avec la même intensité. Ce record n'altère en rien ma personnalité. Dans un sens, je pense n'être jamais vraiment montée sur mon nuage!
Tu étudies également la psychologie à l'Université de Lausanne. Existe-t-il des convergences entre la science de l'âme et les joutes sportives?
Je pense que le facteur mental joue un rôle particulièrement important dans le sport, comme dans la vie de tous les jours d'ailleurs. Être mentalement fort est indispensable, surtout lors des grandes compétitions où il est impératif de se concentrer au maximum sur soimême.
Comment parviens-tu à concilier études universitaires et sport de haut niveau?
J'ai eu la possibilité d'étaler sur deux ans ma première année d'université. Cela m'a permis de continuer à pratiquer l'athlétisme au niveau d'élite.
Penses-tu que les étudiants pratiquent suffisamment de sport?
A mon sens, la palette d'activités sportives proposée par l'université est suffisamment riche pour que chaque étudiant y trouve son compte. Il n'est cependant pas forcément aisé de concilier activités sportives et études
Quel conseil donnerais-tu as ceux qui aimeraient s'engager dans un double défi études/carrière sportive?
Il faut faire des choix, cela est inévitable. Pour ma part, j'ai choisi de mettre au centre la part de ma vie dédiée à l'athlétisme et d'organiser tout le reste en conséquence. Mais à mon avis, la chose la plus importante consiste à trouver le juste équilibre entre les deux.