« A partir de cette expérience, je sais aussi désormais que ma vie n'est plus faite de « toujours » et de « jamais », mais que la porte est ouverte aux remises en question, aux ouvertures sur soi, à l'autre ; et je suis plus que jamais convaincue qu'on peut le faire, quel que soit l'âge que l'on a ! »
Reprendre ses études après avoir travaillé ? C'est ce que Sylvia s'est lancé comme défi il y a un peu plus de trois ans. Avec un CFC d'employé de commerce en poche ainsi qu'un Brevet fédéral en assurance-maladie, elle a travaillé comme secrétaire de direction et traductrice au sein de l'administration centrale d'une caisse-maladie. Actuellement, elle est animatrice socioculturelle au Centre d'animation des retraités au Grand-Lancy. Elle suit donc une formation en cours d'emploi, qui, en dehors de son aspect financier, permet également d'assouvir son « besoin de toucher le terrain, de vivre la pratique ».
Cette maman de Lisa, 24 ans, et Fanny, 21 ans, a fait les trajets entre Delémont et Genève les trois premières années de sa formation. Elle a l'impression de devoir fournir plus d'efforts que les étudiants qui sont aidés par leurs parents. « Sincèrement, en étant seule, certaines activités représentent une vraie galère. Je m'explique . J'aurais aimé pouvoir déléguer à quelqu'un tout ce qui est de l'ordre administratif, afin de ne pas avoir à m'encombrer l'esprit de ce genre de questions durant mes études. » Elle admet sans hésiter que son parcours professionnel l'aide pour sa formation. Ses diverses activités lui ont permis de rencontrer des personnes qu'elle considère comme modèles : l'ancien président du groupe Terre des Hommes - Jura au sein duquel elle a travaillé 13 ans comme bénévole, Benoît Lange, photographe de l'Inde, Rosette Poletti, docteure en sciences de l'éducation et conférencière bien connue, de même que le personnel soignant de l'Hôpital d'Enfants à Rabat. Elle parle ainsi de ces derniers : « Ce sont de véritables modèles de vie : infirmières, assistantes sociales, elles oeuvrent sans relâche au bien des petits dépourvus et démunis de tout, même du minimum… ».
Après ses études, Sylvia souhaite développer l'aspect musical en EMS avec des projets de contes. Elle vise également à lutter contre l'isolement et la solitude des personnes âgées vivant encore à domicile. A ce sujet elle ajoute : « Là aussi, nombre de projets peuvent encore être développés. Et je compte bien m'y atteler une fois mes études terminées. Tout un programme ! »