Etiez-vous déjà frondeur du temps de vos études? Non, je n'étais pas frondeur, j'étais malheureux. Je n'ai jamais rien compris à l'école. J'étais plutôt un élève silencieux et soumis. J'ai appris très tôt les délices de l'échec à répétitions. De redoublements en redoublements, il m'arrivait de sécher les cours pour aller à la cinémathèque à Paris ou à Roland-Garros pour le tennis. En fait, ma seule fronde (Thierry la fronde) c'était en mai 68 pendant mes études de dessin. |
J'ai pratiqué, avec succès pour une fois, le lancer de pavés sur CRS. J'avais quitté l'école obligatoire et sans aucun diplômes pour des études de dessin et rejoindre la presse. Car ma seule passion était la communication et les journaux. Oui, je savais quand même lire. D'une certaine manière, j'étais frondeur car j'ai décidé de quitter très tôt le nid familial pour voler de mes propres ailes et être indépendant. C'est comme cela que j'ai été pris dans l'équipe de Rock&Folk. Je vivais avec des gens comme Gotlieb et suivaits Giorgio Gomelsky, manager du groupe Magma et ancien manager des Stones et d'Eric Clapton. Tout était possible... époque bénie.
A vos yeux, les étudiants d'aujourd'hui sont-ils «vigousses»?
Je ne m'autorise pas le droit de juger et ma réponse sera courte. Il me semble qu'il manque un esprit critique aux étudiants comme à la société. Il m'arrive de retourner à l'école ou à l'université pour parler dessin et communication. C'est ma douce vengeance sur mes études ratées, le bonheur de m'être vengé en réalisant des dessins pour les livres de maths. Oui, j'aimerais que l'on enseigne l'esprit critique aux étudiants car la presse ne fait pas son boulot à ce sujet. C'est pourquoi Vigousse existe.
Intégrez-vous des étudiants dans votre cercle de plumes acérées?
Oui, avec les «vieux briscards» de l'humour, j'ai très vite engagé une bande de jeunes qui venaient de passer la Matu. Il me semblait très important d'intégrer un regard jeune dans ce journal avec comme mission de surveiller ce qui se passe sur le web. Je suis très fier d'avoir un mélange de générations dans Vigousse. Nous avons aussi Sébastian Dieguez qui est venu de l'EPFL... C'est une grosse tête bourrée de talent. Rejoignez-nous les étudiants, vous en apprendrez beaucoup plus à Vigousse et en plus c'est mal payé... ce qui préparera à la suite.