Les turbulences économiques mondiales pèsent sur le marché de l'emploi. Quelles perspectives pour les jeunes et futurs diplômés? Les jeunes auront plus de peine à trouver un premier emploi, car nos entreprises souffrent à la fois du franc fort et du ralentissement de la demande étrangère. Mais la situation ne devrait pas être catastrophique ni durable. Nous partons d'une situation qui nous est enviée à l'étranger avec un taux de chômage des jeunes qui très bas, se situant en moyenne nationale à 3,2% pour les 15-24 ans et à 4,8% en Suisse romande et au Tessin. Rien à voir avec les 46% de chômage des jeunes en Espagne... J'invite les futurs diplômés à avoir confiance en l'avenir. Nous savons, d'expérience, que le chômage des jeunes se résorbe très rapidement dès que notre économie repart. |
La Suisse a en effet besoin de main-d'oeuvre qualifiée, en particulier dans les domaines scientifiques. Le vieillissement de la population et la spécialisation de nos entreprises accentueront davantage cette demande. Mais, comme par le passé, le choix de la filière de formation est important. Les jeunes issus des lettres et des formations artistiques sont et seront moins avantagés que d'autres.
Les milieux économiques doivent-ils s'impliquer plus dans le monde de la formation?
La Suisse n'a pas de matières premières. Notre «matière grise» est notre force. C'est pourquoi les entreprises accordent aujourd'hui déjà beaucoup d'importance à la formation. Elles offrent des places d'apprentissage et collaborent activement avec les hautes écoles pour mener des projets communs. Elles s'impliquent - par l'intermédiaire des organisations économiques - dans les programmes de formation, en veillant en particulier à ce que les cours soient le plus possible orientés vers la pratique. L'implication de l'économie dans la formation n'est pas toujours vue d'un bon oeil par certains milieux politiques. Et pourtant, elle devrait aller de soi car l'essentiel des diplômés sont recrutés par le privé. Les entreprises ont un intérêt direct à ce que les jeunes soient bien formés et à ce qu'ils s'intéressent aux métiers d'avenir. A titre d'exemple, il manque aujourd'hui 15'000 ingénieurs en Suisse. Il est donc essentiel de stimuler l'intérêt pour ces métiers dès le plus jeune âge et d'attirer davantage de femmes. Il importe aussi de mieux développer les compétences sociales à l'école mais aussi et surtout à la maison. Nos entreprises font face à une concurrence acharnée. Elles ont besoin de jeunes particulièrement motivés!
Quelle est la vision d'economiesuisse pour améliorer la compétitivité des écols suisses sur le plan international?
Nous devons continuer à attirer les meilleurs talents du monde entier, que ce soit des professeurs ou des doctorants. C'est très important pour notre pays qui gagne plus d'un franc sur deux à l'étranger. Le magazine britannique Times Higher Education ne tarit d'ailleurs pas d'éloge à propos de nos deux écoles polytechniques et de nos universités en termes d'ouverture sur l'étranger. Mais il importe de développer encore davantage une saine concurrence dans notre pays, en particulier parmi les hautes écoles. L'émulation fait la qualité!