Alors que le système de Bologne est désormais ancré dans les moeurs, que la mobilité devient de plus en plus populaire, et que la politique fédérale tend à créer des centres de compétences uniques en Suisse, l'offre de logements pour étudiants stagne en Romandie laissant beaucoup d'étudiants sur le carreau. La situation devient même tellement tendue qu'à Lausanne, comme à genève depuis de nombreuses années, les milieux universitaires se sont mobilisés pour inciter la population à offrir des chambres «chez l'habitant».
Pourquoi la situation empire- t-elle? d'abord, l'effectif d'étudiants dans le secteur tertiaire augmente chaque année, d'une part parce que le nombre de jeunes est encore croissant et d'autre part parce que le taux de personnes entrants dans les universités augmente constamment. De plus, la mobilité des étudiants s'est fortement accrue dans le même temps, notamment grâce aux accords erasmus et au système de Bologne. Ajoutons à cela que les pouvoirs publics n'ont, de façon générale, pas beaucoup investi dans le logement étudiant depuis les premières cités universitaires construites dans les années 60 et que les gérances suisses ne voient pas d'un bon oeil les colocations. On obtient ainsi une crise du logement!
Possibilité de se loger à genève? 2/10 selon une étude récente de l'OFS. C'est là que la crise du logement touche le plus fortement les étudiants. La principale raison est à chercher dans un marché déjà extrêmement tendu à la base et à des faibles possibilités de développement, tant les terrains sont rares et coûteux. de plus, il y a une multitude d'organismes qui proposent des logements, sans qu'aucun ne structure le marché : BLRU (bureau des logements et des restaurants universitaires), cité universitaire, Ciguë, société coopérative d'habitation,... Sinon, comme partout, il y a les gérances privées, mais là, tu auras besoin de temps et surtout d'argent.
Le chef-lieu du canton de Vaud a ses qualités et ses défauts dans le secteur de l'immobilier. La principale qualité, c'est d'avoir à peu près su organiser ses structures de logements pour les étudiants. La FMeL (fondation maisons pour étudiants de l'UniL et de l'ePFL) possède six maisons et en construit de nouvelles à un rythme relativement soutenu. il y a d'autres foyers, dont le dernier créé est la Fondation solidarité logements (FSLe) fondé par la Fédération des Associations d'etudiant-e-s (FAe). Cependant, comme à genève, le marché privé est cher et l'offre de logements pour les étudiants est trop faible. Si des améliorations conséquentes ne sont pas réalisées dans les prochaines années, la cité de daniel Brélaz pourrait bien devenir le nouvel enfer du logement !
La cité catholique et bilingue est bien mieux notée que ses collègues lémaniques. Premièrement, le marché traditionnel de l'immobilier est nettement moins tendu qu'à genève ou à Lausanne. deuxièmement, la fondation Apartis ainsi que de nombreux autres foyers proposent, proportionnellement au nombre d'étudiants, un très grand nombre d'objets à louer et à des prix très attractifs.
L'ancienne principauté est à égalité dans le haut de ce classement. D'une part, si le marché traditionnel vit une relative pénurie, les prix pratiqués restent nettement en deçà de ceux de la région lémanique. d'autre part, l'ensemble du logement étudiant est dirigé par Cité Al'Fen S.A, société créée par et pour les étudiants, qui a su augmenter l'offre.