J’ai choisi de quitter la Suisse le temps de deux semestres d’échange à Ottawa (Canada). Étudiant l’anglais à l’Université de Fribourg, l’envie de partir un an dans un pays anglophone me trottait dans la tête depuis longtemps. Ayant toujours été fasciné par l’Amérique du Nord - de par son mode de vie excentrique et ses grands espaces - le choix de la destination s’est très vite imposé à mon esprit. Le Canada m’a davantage attiré que les États-Unis car j’avais déjà effectué quelques séjours aux States. Je désirais aussi découvrir de nouveaux horizons et vivre l’expérience de l’hiver canadien. L’Université d’Ottawa est la seule université canadienne non exclusivement francophone avec laquelle ma haute école a un accord d’échange d’étudiants (Convention). Mon futur lieu de séjour était donc vite fixé.
Avant même de poser le moindre orteil sur terre canadienne, j’ai eu la chance de trouver une chambre chez une femme âgée qui louait des pièces dans sa maison. Cette dernière se situait à moins de dix minutes à pied du campus, ce qui était très commode. L’Université d’Ottawa propose un programme de parrainage qui s’occupe de trouver un jeune déjà en formation dans l’institution (buddy) pour faciliter l’adaptation de l’étudiant étranger. Ma buddy s’est empressée de m’accueillir à la gare et m’a bien guidé les premiers jours.
En Amérique du Nord, les campus sont souvent concentrés sur un seul lieu, ce qui est très pratique. Mais leurs grandes dimensions font qu’on s’y perd fréquemment au début. Contrairement à Fribourg, l’organisation y est beaucoup plus efficace. Les secrétariats sont ouverts du lundi au vendredi, huit heures par jour; ce qui est aussi le cas pour le Bureau International. Ce dernier s’occupe d’intégrer les étudiants internationaux et organise plusieurs activités par semaine, comme des visites, des conférences, des excursions, des voyages ou des fêtes.
Son charme? L’Université d’Ottawa le doit à son bilinguisme anglais-français et à sa dimension multiculturelle, où foisonnent des personnes issues d’horizons différents et des quatre coins du monde.
Le fait d’étudier dans une autre université mais aussi dans un pays différent peut être quelque peu perturbant au début. Comme le Canada ne fait pas partie du Processus de Bologne, la répartition des cours est assez différente par rapport à la Suisse. Trois crédits comportent entre 3 et 5 heures de cours par semaine. Étant donné qu’il me fallait effectuer le même nombre de crédits qu’à Fribourg, je te laisse imaginer le programme chargé. Heureusement, j’ai pu en parler avec mon conseiller aux études et nous avons trouvé un arrangement. Je suggère à ceux qui se retrouveraient dans la même situation que moi de faire de même.
Après, les cours ne diffèrent pas véritablement, à l’exception du fait qu’il n’y a pas seulement un examen final pour valider ton cours mais plutôt une distribution au pourcentage de différents types d’évaluation. Il y a entre un et deux examens de mi-session, des travaux à rendre et un examen final qui en général vaut 50% de la note finale. Donc, si tu es particulièrement stressé pendant les examens, ça t’aidera de savoir que le travail fourni tout au long du semestre peut rattraper tes résultats.
Ottawa étant la capitale du Canada, il y a passablement d’endroits à visiter : le Parlement, le Château Laurier et le Monument Commémoratif de guerre. Le canal Rideau, se transformant en patinoire l’hiver, et la Place Banque Scotia qui accueille l’équipe de hockey des Sénateurs d’Ottawa valent aussi le coup d’oeil.
La rue Rideau est le centre culturel et commercial de la ville. On y trouve nombre de boutiques pour y faire du «magasinage» en québécois! A proximité de celle-ci se trouve le Marché By, où tu peux trouver des restaurants de toutes nationalités, mais aussi des bars, des pubs et encore des boîtes de nuit.
Lors des soirées organisées par le Bureau International ou par les étudiants internationaux, tu as l’occasion de rencontrer beaucoup de gens à la fois. Car, tout comme toi, ils cherchent à passer une année riche en rencontres. Quant aux Canadiens, tu les trouveras en classe mais aussi dans les pubs, où ils boivent des bières, tout en mangeant des poutines (plat traditionnel québécois, composé de frites, de sauce à la viande et de fromage) et en regardant du sport sur les innombrables écrans plats.
Les Canadiens sont extrêmement chaleureux et ouverts. D’emblée très souriant, ils sont toujours intéressés à connaître ton origine aussitôt qu’ils décèlent une pointe d’accent. Grâce aux Bureau International mais aussi à d’autres organisations de l’université, j’ai pu partir en fin de semaine à Tadoussac, petite ville de bord de mer où on peut admirer les baleines, ainsi qu’à Québec-Ville. Pendant le deuxième semestre, je suis même allé en autocar jusqu’à Washington D.C. ; profitant de la proximité avec les Etats-Unis.
Il est, bien évidemment, possible de voyager par ses propres moyens. Le service d’autocar «Greyhound», propose des voyages vers plusieurs villes canadiennes et américaines à un prix étudiant. Le Canada et l’Amérique du Nord sont très grands, avec des territoires vastes où il est agréable d’observer la nature, tout simplement. Je recommande l’automne, la saison où les arbres se parent de couleurs incroyables, dont notamment les érables et leurs feuilles rouge vif.
Enfin, je ne peux que te conseiller de partir en échange. C’est une expérience qui restera à jamais gravée dans ma mémoire. Découvrir un nouveau pays, s’adapter à sa culture et rencontrer des gens différents, locaux et d’ailleurs, ne peut que t’ouvrir l’esprit. Tu te sens presque en vacances, même si tu suis assidûment tes cours. Tu apprendras bien plus que de la matière pour ton futur métier car c’est aussi une leçon de vie, qui va te faire grandir. Sur ce, prends ton envol, va où il te plait et profite de ton séjour. Tu ne le regretteras pas.
Après un voyage en car de près de cinq heures, nous voici enfin arrivés à Québec. Perchée sur une colline, la ville surplombe le fleuve Saint-Laurent, qui s’étend à perte de vue. La nuit tombe sur la cité. Devant nous se dresse, majestueux, le château Frontenac. Ses remparts se parent de mille feux. A ce moment-là, l’ambiance est tout simplement magique. Québec est la seule ville fortifiée d’Amérique du Nord, ce qui lui donne un charme inégalé par rapport à tout le reste du continent. Nous gravissons la colline, apercevant des bâtiments anciens, issus du mélange de la colonisation française et anglaise. C’est à ce moment-là que je me suis dit que j’étais tombé en amour avec la cité.