Pour réussir ses études, il est essentiel d’avoir pour alliés: motivation, énergie et une santé mentale de fer. Malheureusement, cette dernière fait parfois défaut auprès des étudiants. Les problèmes psychologiques ont désormais franchi le pas de la porte de l’université. Aperçu.
Si le burn-out est connu pour être répandu dans la population active, il touche aujourd’hui aussi les jeunes en formation. Ces derniers sont, en effet, de plus en plus sujets au stress et à l’anxiété. L’Université de Lausanne a réalisé une enquête auprès de plus de 1200 étudiants, à la rentrée 2011. Parmi eux, 40 % ont des angoisses par rapport aux examens et 38 % se sentent inquiets, anxieux ou fatigués.
Bon nombre d’universitaires qui consultent évoquent une surcharge de travail et un manque de temps accompagnés de l’impression d’être à bout. Viennent s’y ajouter la déprime et le sentiment d’impuissance. Une étude de la Conférence des Recteurs des Universités suisses (CRUS), réalisée en 2008, montre que 12 % des étudiants suisses jugent leur niveau de vie médiocre. Les chiffres sont alarmants.
Les études sont souvent la cause de ces états de mal-être. Elles demandent une grande implication et la pression est grande. Les jeunes en formation n’arrivent pas toujours à y faire face. Lorsqu’en plus, l’étudiant doit travailler à côté pour joindre les deux bouts ou s’habituer à son indépendance nouvelle, cela devient trop difficile. Certaines fois, ce sont les complications relationnelles qui les affaiblissent: problèmes familiaux, relations amoureuses... La pression de la famille peut aussi être en cause. Certains étudiants ont simplement l’impression que l’échec est impossible, qu’ils n’en ont pas le droit, notamment lorsque leurs parents font des sacrifices pour financer leur formation. Dans certaines facultés, on doit encore subir concurrence et compétition… Un cocktail explosif pour l’étudiant non habitué.
Les personnes touchées sont surtout les derniers arrivants.
L’université est un nouveau monde dans lequel l’adaptation n’est pas évidente. Les exigences sont différentes. L’anonymat y est bien plus grand. Les examens plus espacés dans le temps. S’ensuit alors la peur de l’échec car, dans ce nouveau modèle, le jeune est moins souvent évalué. De ce fait, il parvient difficilement à situer son niveau de compétences par rapport aux exigences de ses professeurs.
Comment reconnaître la limite entre l’adrénaline et le mauvais stress? Comment être sûr que l’on souffre véritablement d’un trouble? Il faut être à l’écoute de son corps, observer son sommeil, son alimentation et sa motivation.
Parfois, des troubles de l’endormissement et des problèmes de concentration pointent le bout de leur nez. Le sentiment d’impuissance constitue aussi un signal d’alarme. Si les symptômes perdurent, il ne faut pas attendre qu’ils se dégradent.
Le problème ne doit pas être sous-estimé. Selon l’association Stop Suicide, le suicide est une des principales causes de mortalité chez les jeunes entre 19 et 25 ans. Il faut donc réagir pendant qu’il est encore temps. Des solutions existent. Les problèmes psychologiques peuvent être soignés ou au moins stabilisés lorsqu’un suivi est réalisé. Il ne faut pas rester dans la souffrance ou penser qu’on doit absolument s’en sortir seul face à ce type de difficultés. La plupart des universités proposent aujourd’hui un service de consultation psychologique pour inciter les jeunes qui en ressentent le besoin à venir en parler. D’autres étudiants encore se rendent chez des spécialistes en dehors du cadre de l’établissement de formation.
Si l’individu souffre d’un stress ponctuel et sans gravité, faire du sport peut aider. Se détendre entre les révisions est aussi essentiel. Agender des pauses apparaît donc comme inévitable. On peut, par exemple, travailler le matin, prendre deux heures à midi pour voir un ami ou pratiquer une activité qui relaxe et se remettre à étudier par la suite. Se laisser un jour de libre dans la semaine, durant lequel on ne touche pas à un seul polycop’, peut s’avérer, également, bénéfique. Ce n’est certes pas une solution en période d’examens mais le reste de l’année, oui. Il est essentiel de ne pas « trop » en faire, au risque de ne plus réussir à suivre.
Pour prévenir le surmenage estudiantin, il faut apprendre à gérer son temps afin de mieux pouvoir faire face au stress. Afin d’y parvenir, il faudrait aussi être capable de mettre un mot sur ses émotions et les communiquer afin de pouvoir s’en libérer.
Reste attentif!