Il te faut des chiffres pour étayer ton travail de séminaire, ton exposé oral ou encore ton mémoire de master mais tu ne sais pas où les trouver. L’Office Fédéral de la Statistique (OFS) peut te fournir de précieuses indications. Petit tour d’horizon.
Commence par fouiner sur le site internet de l’OFS. L’institution y publie toute une série d’informations. Par exemple, elle dépose, sur sa page web (rubrique: Infothèque: catalogue des publications), des compte-rendus sur la statistique suisse. Ces documents abordent des thématiques variées allant de la santé des entreprises aux modes de logement des étudiants.
Si tu es historien, tu connais sans doute l’Annuaire statistique de la Suisse qui paraît annuellement. Ce bulletin contient toute une série d’indications sur la démographie humaine: taux de mortalité (pas très jojo!) et taux de natalité. Il fournit aussi des informations touchant à tous les domaines de la société: santé, social, économie, sciences, environnement,… L’annuaire est consultable dans toutes les bibliothèques publiques suisses. L’année en cours du bulletin est téléchargeable sur le site internet de l’institution (rubrique service).
En outre, les communiqués de presse de l’institution ainsi que son Magazine ValeurS, publiés sur la page web de l’office, permettent de se documenter sur les dernières recherches de l’OFS. Si tu es un geek de la statistique, tu peux, également, t’abonner à la newsletter de l’office. Et pour les rats de bibliothèques, l’organisation possède sa propre médiathèque sur son site situé à Neuchâtel.
Disponible sur la page web de l’OFS, l’encyclopédie statistique de la Suisse te permet de retrouver tableaux, cartes et autres représentations graphiques. Ces données imagées peuvent être utiles pour illustrer un travail ou un exposé oral. Tu peux également réaliser ton propre tableau statistique en introduisant les variables que tu veux (comme par exemple: l’âge combiné au salaire) dans la rubrique Services – sous réserve de la disponibilité des informations dans la banque de données de la statistique suisse. Si tu étudies l’impact de la formule E = MC carré sur la vie des petits Suisses pas sûr que tu trouves les résultats de ta recherche dans la banque de données!
Tu peux également télécharger sur le site de l’OFS des atlas nationaux et internationaux (rubrique: Cartes et atlas). A plus petite échelle, des cartes de niveau cantonal voire régional sont à ta disposition (rubrique: Les Régions).
Enfin si tu t’arraches les cheveux depuis plus de trois semaines – gare à la calvitie naissante! – parce que tu ne trouves pas les chiffres dont tu as besoin, sache que l’organisation répond aux questions des chercheurs et des étudiants en quête du graal chiffré. L’OFS propose, en effet, un service d’information personnalisé le plus souvent gratuit. Si tu formules une demande très complexe – du style l’impact de la formule E = MC carré sur la vie des petits Suisses! – un émolument peut t’être exigé. Mais sache qu’il existe un rabais pour étudiants. Voici la procédure à suivre pour effectuer une demande d’informations si tu ne veux pas te perdre dans les méandres de la statistique suisse. Sur le site de l’OFS, entre dans la rubrique Services et clique sur «personnes pouvant fournir des renseignements». La liste des individus pouvant t’aider s’affiche alors par domaine de recherche statistique: accidents, agriculture, aménagement du territoire,…
Tu n’as jamais rien compris au fonctionnement des chiffres au point que tu te demandes si tu n’es pas «dys-statistique»! L’OFS a mis en ligne deux brochures didactiques sur cet épineux sujet. L’une présente de façon synthétique le déroulement d’une enquête statistique de la formation de l’échantillon à la présentation des résultats. Plus technique, la seconde expose des notions statistiques de base (moyenne, médiane, écart-type, échantillonage,…) A l’aide d’exemples concrets, ces deux publications permettent d’entrer dans l’apprentissage des statistiques en douceur ou tout au moins de façon agréable! Une autre manière d’aborder les chiffres de façon ludique et plaisante? Un petit retour en arrière s’impose. La machine à remonter le temps de l’OFS regorge de publications à la fois amusantes et instructives.
A l’occasion de ses 150 ans d’existence en 2010, l’OFS a, en effet, ressorti de ses tiroirs toute une série d’études, archaïques pour le monde d’aujourd’hui, mais drôle de par leur côté décalé. Pour n’en citer qu’une, la recherche publiée en 1933 sur la vie des petits Suisses. Sobrement intitulée, l’homme naît, vit et meurt (tout un programme!), le texte propose une fine analyse sur la naissance, le mariage et la mort en territoire helvétique au début des années trente. Et voilà, en trois mots – naissance, mariage et mort –, l’existence du parfait Suisse d’alors résumée. Mais où est donc passé le divorce? C’est que pardieu! A cette époque, on ne badinait pas avec l’amour et… foi d’âmes en peine, on ne divorçait pas! Ou tout au moins, les auteurs de la très sérieuse étude n’ont pas jugé digne de faire figurer cette partie de la vie dans leur recensement!
Oui mais pas sans travailler!
Plus qu’une statistique fournie sur le taux de natalité et de mortalité en Suisse, le texte prône «une saine hygiène morale» assurée par le biais du travail et encore du travail. Morceau choisi: «notre essor national et notre bonheur individuel reposent sur notre travail et notre santé. La conclusion naturelle en est que le propre artisan de l’avenir et du bonheur d’un peuple est avant tout un homme en bonne santé. Cette idée est symbolisée par la représentation, riche en aperçus de la santé morale et physique d’un petit peuple, d’un baptême dans le pittoresque et riant pays d’Appenzell». Fin de citation! Labeur, santé et saine morale, ça ne rigolait pas à l’époque!
Si tu n’as pas (encore) eu droit à un cours de statistiques ou si tu es allergique aux chiffres, une petite piqûre de rappel s’impose.
Le mot barbare d’enquête statistique désigne, en fait, la collecte d’informations auprès d’un groupe d’individus. Par commodité et – pour limiter les dépenses! –, le plus souvent l’ensemble du groupe n’est pas interrogé.
Prenons un exemple, si nous voulons avoir l’avis des étudiants suisses sur leurs conditions de logement, nous n’allons pas interroger tous les jeunes suisses en formation sur cette question, nous allons choisir un sous-groupe représentatif de l’ensemble (échantillon). Pour que l’enquête soit scientifiquement valide et extrapolable à l’ensemble du groupe (population), il faut que tout individu appartenant à la population étudiée (tous les étudiants suisses dans notre exemple) ait une chance de faire partie de l’échantillon, probabilité qui peut être calculée. Plus l’échantillon est grand c’est-à-dire plus il regroupe de personnes (toujours les étudiants suisses de notre exemple) plus les résultats seront précis.
A noter que pour garantir la protection des données, la collecte d’informations et la présentation des résultats d’une enquête doivent se faire sous forme anonyme.