New York, Columbia, deux mots qui me faisaient rêver. Quand je me suis réveillé au lendemain du nouvel an, le rêve était devenu réalité et la plus formidable et la plus riche expérience de ma vie allait commencer...
Même si je me retrouvais dans une ville incroyable, le réveil fût plutôt rude puisque la température ambiante de mon petit appartement trouvé sur Internet n’était que de 14 degrés! Si on ajoute à ça le bruit récurrent des ambulances sous ma fenêtre, les plafonds verdâtres et le voisinage un peu douteux, j’ai vite compris qu’il fallait que je trouve un autre endroit pour passer le reste de mon séjour. Une semaine et un déménagement sous la pluie plus tard, je me retrouvais dans un charmant «brownstone» dans un quartier calme de l’Upper West Side, à 3 stations de métro de l’Université de Columbia.
La première semaine de cours arriva, avec son lot d’excitation et d’inquiétudes. Heureusement, une semaine plus tôt, un lunch d’accueil avait été organisé par la faculté pour les étudiants en échange. Nous n’étions que six, à ma grande surprise. Un Hollandais, deux Argentins, deux Chinois et moi, le petit Suisse. Durant cette séance, trois personnes sympas et compétentes nous ont présenté l’école, la ville et parlé des différentes tracasseries administratives à accomplir (qui sont nombreuses, il faut l’avouer). Cette séance, en plus d’avoir dissipé pas mal de mes inquiétudes, m’a permis de rencontrer ceux qui allaient être mes plus proches amis durant cette aventure.
Quelques semaines s’étaient déjà écoulées que je réalisais à quel point l’enseignement à Columbia était différent de celui que je connaissais à l’Université de Neuchâtel.
Le changement le plus déstabilisant fut certainement celui de la méthode d’enseignement dite «socratique». Pour faire simple, les professeurs posent de très nombreuses questions aux élèves, qui sont assis à une place déterminée. «Mes plus proches amis durant cette aventure.» Les réponses des élèves construisent la leçon. Ce qui implique plusieurs choses: les heures de cours ne sont que la pointe de l’iceberg, le gros du travail se fait à la maison ou à la bibliothèque... et puis, durant le cours, l’attention doit être maximum pour être dans le coup au moment où une question te tombe dessus. Si on ajoute à ça la maîtrise approximative de l’anglais, le mal de ventre pendant la leçon est garanti!
Columbia et la Columbia Law School, c’est évidemment une réputation mondiale de qualité. Et cette réputation n’est pas déméritée. En effet, étudier à Columbia est un pur plaisir pour un étudiant (surtout s’il ne paie pas les taxes universitaires exorbitantes...!): des professeurs hors pair, un choix de cours gigantesque, des horaires de bibliothèque étendus (24/24 pendant les examens) et des infrastructures dignes des grandes études internationales d’avocats.
A côté de l’université il y a, bien sûr, la ville. Vivre dans la Grande Pomme est un privilège incroyable dont il faut absolument profiter. Malgré la charge de travail conséquente imposée par l’université, j’ai essayé de profiter au maximum de la vie culturelle: musées, shows sur Broadway, rencontres sportives, salles de musique, etc.
Bien sûr, tout ça peut coûter très cher mais l’université propose une multitude de soirées, spectacles et autres activités à prix étudiant, sur le campus et hors campus.
Et puis, New York c’est aussi la «night life»! La ville regorge d’endroits fantastiques pour se distraire. Les jeunes sortent surtout dans le Lower East Side, quartier branché et plus accessible. La plupart des clubs ne demandent pas d’entrée, en revanche, les consommations sont plutôt chères.
A New York, plus que partout ailleurs, le temps, c’est de l’argent! Là-bas, inutile de te dire que tu vas faire ta lessive ou ta cuisine. Les Newyorkais sont les pros de la «délégation»: ils font garder leurs enfants, promener leurs chiens, laver leur lessive et ne se déplacent qu’en métro ou en taxi. En conséquences, dès que tu veux faire quelque chose toi-même, cela revient plus cher. Alors un conseil, mange dans les petits restaurants ou take-away (qui sont légions), donne ton linge aux «cleaners» et ne te déplace qu’en métro. Pour le reste, opte pour la livraison à domicile, c’est en général gratuit. Finalement, il faut toujours se rappeler que, dans tous les cas, New York reste une ville chère.
Les examens passés, il fallait déjà partir. Et croyez-moi, revenir dans les montagnes neuchâteloises après 5 mois dans la grande pomme, c’est comme si on partait en vacances... à la campagne!
En arrivant à New York, un Européen comme moi emporte forcément avec lui quelques clichés péjoratifs sur les Etats-Unis et ses habitants. Voyons si tout se vérifie...
1. Les gens y sont obèses: les New-yorkais font beaucoup d’exercice et ne se déplacent jamais en voiture. Il est vrai que la nourriture n’est pas forcément toujours excellente; il faut faire attention, éviter d’aller trop souvent dans les pizzerias et autres petits restos mexicains (qui sont pourtant très tentants!).
2. La ville est dangereuse: Manhattan, le quartier central de la ville (où se trouve Columbia), est très sûr. Il est clair qu’il faut éviter les endroits déserts à trois heures du matin mais je n’ai personnellement jamais eu aucun problème.
3. Les gens y sont superficiels: les New-yorkais ont une autre conception de l’amitié que les Européens. Ils te seront toujours très agréables au premier contact et te poseront probablement des questions du type «Comment vas-tu? Tu as passé un bon week-end? », cela même s’ils ne te connaissent pas ou très peu. Quand les vendeurs dans les magasins me demandaient «hi, how are you today?», je ne répondais pas car je ne comprenais pas pourquoi ils me posaient cette question, jusqu’à ce qu’un ami m’explique qu’il fallait donner une réponse usuelle du type «fine, thank you»...