Le crime paie

Quatre astuces illégales pour économiser

Il est bien connu que les étudiants n’ont pas beaucoup d’argent - et encore moins de sens moral. Pour beaucoup - toi aussi, peut-être - les fins de mois sont souvent difficiles. Comment, alors, joindre les deux bouts lorsque tous les comptes ont été vidés, tous les coups de fil larmoyants aux parents ont été passés et tous tes bons amis t’ont prêté de l’argent? Bref, que faire lorsque tous les moyens légaux ont été utilisés?

Eh bien... il reste les moyens illégaux. Nous avons interrogé plusieurs étudiants sur le sujet et avons constaté que le phénomène est plus répandu qu’il n’y paraît. Il existe même des astuces et des procédés bien rôdés, que nos criminels en herbe ont aimablement partagés avec nous. Sous le couvert de l’anonymat, bien entendu...

Voyager à l’oeil

Prendre le bus, le train ou le métro sans billet, beaucoup l’ont fait au moins une fois, mais pour certains c’est un mode de vie qui relève autant de la science que de l’art. Resquiller a en effet un fondement tout mathématique: en supposant qu’un abonnement mensuel te coûte 35 francs et l’amende 65, il est statistiquement plus avantageux de ne pas payer le trajet pour autant que tu ne te fasses pas prendre plus souvent qu’une fois tous les deux mois. Et si un contrôleur pointe quand même à l’horizon, c’est le moment de faire ressortir l’artiste qui est en toi: fais-toi passer pour un endormi, un sourd, ou un touriste venu d’un pays lointain à la langue obscure.

Ne pas acheter ses livres

Les professeurs adorent faire acheter à leurs élèves des livres de 500 pages qui coûtent plus que leur poids en or et dont, au final, que 5 pages seront effectivement utilisées (et ceci, particulièrement lorsque c’est le professeur lui même qui a écrit le livre en question, va savoir pourquoi). La parade des étudiants est simple: faire marcher la photocopieuse. Et pas celle de l’université, payante: si l’un des parents travaille dans une entreprise, autant lui faire faire les photocopies. Après tout, si leur rejeton est aussi immoral, c’est aussi un peu de leur faute et ils doivent en assumer les conséquences.

Pirater le Wi-Fi du voisin Le Wi-Fi est une technologie merveilleuse qui permet de se connecter à Internet sans fil dans toutes les pièces de l’appartement - et aussi dans celles de l’appartement voisin. Certains étudiants peu scrupuleux mais doués en informatique en profitent donc pour se connecter au réseau grâce à l’abonnement de quelqu’un d’autre: cette pratique s’appelle le leeching. Et ce n’est pas le mot de passe, que l’on choisit souvent en panne d’inspiration, qui les arrêtera... En effet, on estime qu’environ 15% des mots de passe utilisés dans le monde se trouvent dans la liste suivante: 1. motdepasse 2. 123456 3. les 6 premières lettres en haut à gauche du clavier (en Suisse, QWERTZ) 4. abc123 5. la date d’anniversaire d’un membre de la famille (Si l’un de tes mots de passe se trouve dans la liste ci-dessus, ce serait une bonne idée d’en changer. Conseil d’ami.)

Télécharger depuis l’uni Pour beaucoup d’étudiants, Internet est un outil d’apprentissage et de partage de connaissances formidable. Pour encore plus d’entre eux, c’est avant tout une source illimitée de musique, films et jeux vidéo gratuits. Le téléchargement illégal atteint chaque année des proportions de plus en plus importantes - depuis que tu as commencé à lire cet article, environ 150’000 fichiers ont ainsi été téléchargés – et parfois, cela a directement lieu sur le campus. Certains étudiants se disent en effet qu’avoir des connexions aussi rapides que celles de l’université pour n’y faire circuler que les diapositives du dernier cours est du gâchis et mettent l’argent du contribuable à (leur) profit en téléchargeant la musique et des films directement depuis l’amphithéâtre. La manoeuvre a un désavantage: les connexions sont théoriquement traçables jusqu’au compte d’accès étudiant... En fin de compte, toutes ces astuces ne sont pas si gratuites qu’elles en ont l’air. Comme tout le reste, elles se paient - la différence est que tu n’y laisseras pas ta monnaie, mais ta tranquillité, ta morale et ton honneur. Enfin, si tu en avais pour commencer