Non, les questions d’ordre pécuniaire ne sont pas la chasse gardée de la vie professionnelle. Bien au contraire, les écueils en matière de gestion budgétaire constituent un fardeau inhérent à la condition estudiantine. Rares sont en effet les étudiants qui peuvent prétendre à une indépendance financière. Beaucoup éprouvent même des difficultés à joindre les deux bouts.
La dernière étude en date réalisée par l’Office fédéral de la statistique (OFS) sur la situation sociale et économique de la population académique nous fournit de précieuses indications sur les ressources financières et les dépenses des étudiants. En point d’orgue, cette enquête nous révèle que l’âge et le mode de logement sont les principaux facteurs déterminant la structure des dépenses et que les parents constituent la première source de financement, juste avant les activités rémunérées et loin devant les différentes formes de subsides. Décryptage.
Econome ou dilapidateur, de quelle appartenance es-tu? Les chiffres fournis par l’étude de l’OFS te fourniront quelques indices pour te situer au sein du corps estudiantin.
Premier résultat significatif : les dépenses mensuelles des étudiants s’élèvent en moyenne à 1650 francs. Par souci de pertinence, l’enquête distingue toutefois les étudiants vivant encore dans le logement parental de ceux disposant d’un logement indépendant. Les premiers, dispensés de coûts fixes pour le loyer, allègent logiquement leurs dépenses : 1300 francs contre 1900 francs pour ceux ayant déjà quitté le logis familial.
L’étude souligne encore, précision non négligeable, que les dépenses augmentent tangiblement avec l’âge. Ainsi, les étudiants âgés de moins de 21 ans et ne vivant plus chez leurs parents misent en moyenne sur un budget de 1600 francs, contre 2500 francs pour la catégorie 31-35 ans. Cela s’explique en partie par la plus grande propension chez les plus jeunes à opter pour des modes de logement économiques.
Chez les étudiants ayant quitté le domicile familial, le loyer représente, avec 31%, la part la plus conséquente des dépenses mensuelles. La nourriture et l’habillement (23%) composent le second poste de dépenses. Suivent ensuite les dépenses relatives aux études (11%), aux loisirs (10%) et à la santé (9%).
Les étudiants qui vivent dans le giron familial sont quasiment exempts de coûts liés au logement (1%).
Leur poste de dépenses le plus important correspond à l’alimentation et aux vêtements (31%), talonné par les loisirs (17%), les études (15%) et la santé (14%).
Hormis le loyer, la répartition des dépenses ne diffère donc guère entre les deux groupes.
A noter toutefois que les personnes vivant dans le domicile familial dépensent un peu moins pour la nourriture, l’habillement et les communications, mais davantage pour les transports et les loisirs.
L’enquête de l’OFS s’intéresse également aux piliers du financement des études. Elle relève que les ressources mensuelles moyennes des étudiants s’élèvent à 1750 francs, soioit en moyenne 1400 francs pour les personnes logeant chez leurs parents et 2050 francs pour celles disposant d’un logement indépendant. Ces ressources tendent à augmenter avec l’âge.
Le revenu des étudiants provient généralement de différentes sources. Une grande majorité de la population estudiantine est dans l’obligation de recourir à une activité rémunérée (86%) et/ou au soutien financier des parents (90%). Parmi eux, 9% sont entièrement financés par leurs parents et 6% par leur seule activité rémunérée.
En moyenne, le soutien financier assuré par la parenté représente la part la plus importante du revenu, devant les activités rémunérées exercées durant les études. Les boursesrses et les prêts sont quant à eux relégués loin derrière (lire ci-dessous). Cependant, plus l’âge augmente, plus l’intervention parentale faiblit et plus les activités rémunérées durant les études gagnent en importance. En outre, le montant du revenu mensuel évolue lui aussi à la hausse.
L’implication massive des étudiants sur le marché du travail ainsi que l’ampleur du soutien parental mettent ainsi en exergue l’importance de la question financière durant le parcours académique. Afin de mieux appréhender les besoins des étudiants et d’alimenter le débat sur les transformations des conditions d’études, l’OFS s’apprête d’ailleurs à publier les résultats d’une nouvelle enquête réalisée auprès de 20’000 étudiants. Résultats très attendus par les instances décisionnelles de l’éducationet les associations d’étudiants, car ils permettront notamment d’observer les effets des réformes de Bologne sur la réalité estudiantine.