Tous étu(men)diants?

De plus en plus d’étudiants en situation précaire

Toi aussi tu découvres ou tu connais déjà les joies de la vie d’étudiant en voyant la pile de factures à payer, les problèmes de logement, les frais d’écolage, les pâtes à gogo au menu et les fins de mois ristrettes… Tu savais qu’en entreprenant des études supérieures, la vie ne serait pas toujours rose. Mais étudier rime-t-il toujours avec précarité ? Si la grande majorité parvient à réunir les ressources financières nécessaires, la situation économique des étudiants s’est pourtant ostensiblement dégradée au cours des dernières années. Plusieurs indices le révèlent.

Dur, dur d’avoir une bourse

Alors que les frais d’inscriptions ont sensiblement grimpé ces dernières années, le montant alloué aux bourses d’études a nettement diminué. Avec une augmentation constante du nombre d’étudiants et un durcissement des conditions d’obtention d’une bourse, il n’est pas évident de trouver une solution pour financer tes études. Les étudiants peuvent ainsi de moins en moins s’appuyer sur les aides externes.

As-tu déjà entendu parler de « classe moyenne » ? Sans doute que oui, car, comme une large partie des étudiants, toi aussi tu en fais peut-être partie. Et c’est justement cette part de la population qui peine le plus à joindre les deux bouts lorsque les enfants décident de faire des études. Un revenu trop élevé pour l’Office des bourses et pas assez conséquent pour assumer aisément les frais découlant de ta formation. Autrement dit, il aurait mieux valu que tu naisses fils ou fille de Rothschild…

Boum des jobs étudiants

A défaut d’obtenir une aide de l’Etat, ce sont les entreprises qui pourront te filer un coup de pouce. Les étudiants suivant leurs études sans exercer d’activité rémunérée forment plutôt l’exception aujourd’hui. Selon une récente enquête de l’OFS, 78% des étudiants des HEU et 74% des étudiants des HES travaillent durant leur parcours académique. Alors qu’en 1973, la part du budget des étudiants couverte par les activités lucratives ne représentait que 17 %, elle est passée à 40% en 2005. Ces résultats tendent à montrer que les étudiants sont de plus en plus amenés à supporter le coût de leurs études.

Les petits boulots n’ont cependant pas été épargnés par la crise économique. Les entreprises gèlent les embauches et suppriment les jobs temporaires qui faisaient le bonheur des étudiants. Alors que les parents peinent de plus en plus à soutenir financièrement leurs enfants, la marge de manoeuvre devient plus étroite.

Avenir prometteur ?

Aides aux études réduites, petits jobs précaires, période de mauvaise conjoncture… Tu trouves ça frustrant de se serrer la ceinture et te demande certains jours si le jeu en vaut la chandelle… En terme d’insertion professionnelle des jeunes diplômés, les lectures peuvent être multiples. D’après l’OFS, environ 60% des étudiants trouvent un poste correspondant à leur formation 3 mois après l’obtention de leur diplôme. Bien entendu, le passage entre la vie estudiantine et la vie active varie fortement selon la branche d’études. Toutefois, une année après la fin de leurs études, ce sont 72% des nouveaux diplômés qui ont trouvé un emploi adéquat. 72% pour qui la récompense est à la hauteur du sacrifice…