Notre cheval de bataille, le voilà : le bipède masculin primaire. Celui qui croit qu'en un claquement de doigts, nous glousserons comme des poules, qu'en un clignement d'oeil adroit nous rougirons comme des tomates.
La séduction dans son sens pratique, le bipède masculin primaire ne la connaît pas. Il se contente de prendre vulgairement les choses pour acquises dès les premières heures. L'attention, les mots doux, les cadeaux, très peu pour lui. Ne lui évoque pas l'art de la poésie, il te prendrait vite pour une bourgeoise post-pubère du 19ème siècle. Il est temps d'en finir une fois pour toutes : non, séduire par la prose ça n'a rien de ringard ! Nous dire « oh combien notre sourire illumine ses journées et nos yeux font scintiller ses nuits » n'appartient pas à une génération passée.
Le romantisme n'est pas réservé à nos grand-mères ou nos mères, nous aussi on en rêve ! Les femmes pensent au chevalier servant sur son cheval blanc (si possible avec un blouson en cuir), de surprises et de passion. Et la poésie fait toujours partie du lot. Faites donc un effort, messieurs, ressortez vos vieux ouvrages de Verlaine, Baudelaire, Shakespeare, Lamartine et Eluard et laissez vaguer votre imagination. Alignez les mots, le slam revient en force, demandez à Grand Corps Malade il vous donnera un petit cours de rhétorique. Avec adresse ou maladresse, l'important c'est d'essayer.
Bref, pour attirer ou conserver notre attention, la poésie reste le meilleur moyen de nous faire sourire, rire ou... pleurer.