Emaillés par les grèves et les blocages, ces derniers mois ont été le théâtre de l'exaspération du corps estudiantin et des enseignants vis-à-vis de la réforme des universités. La semaine dernière, une vingtaine d'entre elles étaient encore perturbées par le mouvement de protestation. Et de nouveaux appels à manifester ne cessent d'être lancés. En toile de fonds, c'est tout un processus de marchandisation de l'université qui est dénoncé à travers cette agitation.
Liberté académique menacée
L'un des principaux point de controverse porte sur la loi relative aux libertés et responsabilités des universités (loi LRU). Votée en août 2007, elle prévoit une réforme des conseils d'administrations des universités et encourage le recours aux financements externes. Ces mesures favorisent une logique économique au détriment de l'indépendance académique. A travers ces partenariats, les syndicats redoutent que les recherches financées, les enseignements procurés et l'avenir des filières ne soient soumis aux desiderata des entreprises qui paient. Les filières des lettres et des arts, considérées comme non rentables, craignent par exemple de voir leur financement fortement réduit.
Absence de consultation
Outre cette loi, de nombreux autres décrets participent à l'exacerbation des tensions. Réforme du statut d'enseignant-chercheur, imposition de stages non rémunérés, instauration d'un mécanisme de sélection à l'entrée des universités ou encore réforme de la formation des enseignants sont autant de mesures qui alimentent la situation actuelle de malaise. Situation entretenue par un manque général de négociation dans l'accompagnement du processus de réforme. Face au mécontentement, les tenants de la réforme n'abdiquent pourtant pas. Selon les observateurs, les vacances et les suppressions de cours risquent à terme de desservir la mobilisation du corps académique.