Complainte d'un homme démodé dans un monde sans pitié
Je vous parle d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître, un temps où elles étaient toutes belles belles belles comme le jour et où elles se gênaient en baissant leurs yeux de biches lorsqu'on les invitait à danser, ou plutôt à swinguer ! Il fallait les entourer, les protéger, les choyer.Viens ma belle, viens ma gazelle ! Elles nous aimaient à l'italienne, jaloux et protecteurs. Mais où sont passées les neiges d'antan ?
Vous les femmes, vous le charme, je ne vous reconnais plus ! Vous sortez les griffes au moindre sifflement qui émane d'une décapotable, au plus innocent clin-d'oei en coin, à la plus petite allusion sur la profondeur de votre décolleté. Femmes libérées, femmes je vous aime, femmes des années 80, femmes femmes femmes, avec leurs gestes pleins de charme !
Si je m'essaie à la poésie, c'est toujours la voix des autres qui me vient à l'esprit. Résultat, un éclat de rire ou une bonne paire de claques ! Mais comprenez-moi, de mon temps on n'apprenait pas à être original ! Un homme, ça ne pleure pas, ça fait comme ci comme ça et pas autrement. Maman, papa, vous avez réussi : je suis un macho, un vrai de vrai ! Alors pour moi c'était facile de vous impressionner. Les recettes se transmettaient de pères en fils et ça marchait à tous les coups ! Aujourd'hui, plus rien ne vous échappe. Tous nos bons vieux trucs vous sautent aux yeux et on ne vous la fait plus ! D'ailleurs, on vous voit partout, alors qu'avant vous n'étiez qu'à la cuisine ou éventuellement chez le coiffeur... Vous êtes maintenant légion dans les universités. Toutes des battantes, des femmes de tête. Vous en voulez toujours plus. Votre appétit de conquête s'étend à tous les domaines : responsables de départements, de grosses sociétés, de grosses sommes d'argent... Comment vous séduire encore si vous empiétez sur nos arguments de séduction les plus primaires et les plus instinctifs ?
Face à cette anarchie, je n'ai qu'un seul appel à lancer : machos de tous pays, unissons-nous ! Contre l'assaut féministe de ces charmeuses qui se revendiquent du sexe fort. Cessons de les narguer, nous ne parvenons qu'à les stimuler. Ensemble, nous pouvons combattre cette émancipation sauvage et lutter pour faire passer ce message, seul espoir d'une consolation future des souffrances de l'homme d'aujourd'hui : « Femmes, éduquez vos garçons ! Façonnez les hommes de demain pour qu'ils comprennent vos attentes. » Notre génération est à l'agonie. Plus frustrés que jamais, nous passons le relais !