Pourriez-vous nous faire une courte description du domaine de la santé?
Le domaine de la santé est un des 6 domaines de la HES-SO. Il compte 2660 étudiants et regroupe 7 filières: diététique, ergothérapie, psychomotricité, physiothérapie, technique en radiologie médicale, sage-femmes et hommes sages-femmes et soins infirmiers. Il s'étend sur tout le territoire de la Suisse romande et compte 6 écoles.
C'est un domaine qui est en fait assez jeune: en 2006, avec la nouvelle organisation de la HES-SO, on a regroupé le secteur «soins et éducation à la santé» et le secteur «mobilité et réadaptation». En 2002, lors de la création de la HES-S2 (haute école spécialisée santé-social), je m'occupais du secteur soins et éducation à la santé et en 2006, lors du regroupement de la HES-S2 dans la HES-SO, les autres filières m'ont rejointe et j'ai donc pris la responsabilité du domaine de la santé. C'est donc un domaine jeune et qui a encore peu d'histoire commune. Il doit développer son identité tout en veillant à conserver l'identité propre à chaque profession. Dans le domaine santé, on a des professions qui ont une forte identité, et dont les associations professionnelles sont puissantes aussi, et très concernées par la formation. Tout l'art est de travailler dans une logique «santé» tout en valorisant et développant les filières et les professions auxquelles on forme les étudiants.
Une particularité de ce domaine, c'est sa grande diversité. La grande filière des soins infirmiers compte 1750 étudiants sur 2600. Elle compte 6 écoles réparties dans toutes les régions de Suisse romande. Au niveau des cantons de Berne-Jura-Neuchâtel, il y a le regroupement sous le label de la Haute Ecole Arc, où le domaine santé est composé de la filière soins infirmiers.
Il y a ainsi 6 lieux de formation pour les infirmières, avec Fribourg, Valais, Genève et 2 dans le canton de Vaud. Ça fait beaucoup d'étudiants! Et il y a les 6 autres filières, à savoir: deux filières multi-sites de taille moyenne: la filière physiothérapie (320 étudiants répartis dans les cantons de Genève, Vaud et Valais) et la filière technique en radiologie médicale (180 étudiants répartis dans les cantons de Genève et Vaud ) et trois petites filières monosites: la diététique à Genève, l'ergothérapie à Lausanne et la psychomotricité à Genève. La filière de formation des sages-femmes et des hommes sages-femmes a la particularité d'avoir une voie de formation «initiale» et une voie de formation «seconde», qui aboutit au même diplôme, mais qui est une formation «raccourcie» pour des personnes qui ont déjà un diplôme d'infirmière.
Quel est le profil de vos étudiants?
En général ce sont des gens qui sortent de la scolarité secondaire II pour la plupart, ou pour une petite partie de la voie professionnelle. Je pense que ce qui les réunit, c'est avant tout cet intérêt à l'humain, cette envie de s'investir dans la relation à l'autre. Certes, selon les filières, il y a des différences. Pour la physiothérapie par exemple, il y a plusieurs jeunes qui peuvent être intéressés par le sport ou qui sont sportifs à la base. Pour la filière technique en radiologie médicale, il y a sans doute aussi un attrait pour la technique. Le nombre d'hommes et de femmes n'est pas du tout égalitaire. Pour l'ensemble des filières du domaine, il y a 18 % d'hommes. Peut-être un peu plus en physiothérapie et dans la filière technique en radiologie médicale. Les professions du domaine de la santé restent encore largement des professions féminines.
Dans la formation seconde des sages- femmes où les étudiantes sont déjà des professionnelles, ce sont des femmes un peu plus âgées, qui ont de l'expérience. Dans cette formation comme pour la formation initiale, il y a encore très peu d'hommes. Je crois qu'ils en ont formé 1 ou 2 jusqu'à aujourd'hui. Ce n'est pas si simple... il faut changer les mentalités. C'est clair que dans certaines maternités, on n'en est pas encore à engager des hommes. Il y a encore pas mal de résistance, mais c'est un changement intéressant. C'est un défi à relever !
Il n'y a pas encore de formation en cours d'emploi et à temps partiel dans le domaine de la santé. La mise en place d'une offre de formation en cours d'emploi est un sujet de réflexion dans le domaine. Quant à l'offre de formation à temps partiel, il y a une possibilité de suivre l'année préparatoire à temps partiel pour les étudiants de la filière soins infirmiers à la Haute école de santé la Source (VD). L'année préparatoire, voilà encore une particularité des filières de la santé à l'exception de la filière psychomotricité. Pour les candidats qui ne proviennent pas de la voie professionnelle, il y a obligation de suivre une année préparatoire pour commencer un Bachelor de la santé. Il y a en fait 3 grandes voies d'entrée dans les HES Santé: il y a les étudiants qui ont un CFC d'assistant en soins et en santé communautaire ou un autre CFC proche de la profession choisie qui ont complété leur formation pour obtenir une maturité professionnelle. Ces étudiants-là commencent directement en bachelor. Mais ce type de formation n'existe pas depuis longtemps. A l'heure actuelle il y a peu d'étudiants qui ont suivi cette voie. A l'avenir, leur nombre devrait augmenter.
Autre possibilité d'entrer directement en formation bachelor: être titulaire d'une maturité spécialisée santé. Là encore, ce type de formation est en train de se mettre en place. Pour tous les autres candidats (maturité gymnasiale ou certificat de culture générale), il y a obligation de suivre une année préparatoire.
Comment gérez-vous l'organisation par site?
Chacune des filières a un responsable romand chargé de la coordination dans l'ensemble des sites d'une même filière. Cette activité est très importante dans les filières de formation multisites. Dans chaque site, pour chaque filière, il y a ensuite un responsable local de filière. Pour chaque filière, la formation est déterminée par un plan d'études cadre qui est décliné dans chaque site.
Une particularité du domaine santé, c'est qu'il y a 5 filières dites «à régulation», où le nombre de places de formation est déterminé en fonction du nombre de places de stage disponibles. Les candidats doivent ainsi se soumettre à des procédures de régulation qui comportent 2 étapes: premièrement, ils sont sélectionnés par un certain nombre de tests, puis par des entretiens d'aptitudes.
Les conditions d'admission sont les mêmes par filière. Dans les filières à régulation, il est toutefois difficile d'entrer, compte tenu du nombre important de candidats. Les filières à régulation sont diététique, physiologie, ergothérapie, psychomotricité et sage-femme. Les 2 filières non régulées sont les soins infirmiers et la technique en radiologie.
Quel type de mobilité proposezvous à vos étudiants?
La mobilité est fortement encouragée dans le domaine de la santé. Dans certaines filières, le stage à l'étranger fait partie du cursus. Toutes les écoles du domaine ont développé des partenariats avec des écoles à l'étranger afin de favoriser les échanges d'étudiants. La mobilité avec les autres HES de Suisse reste à développer. En effet, les HES Santé en Suisse allemande ont été ouvertes depuis moins de deux ans. Les étudiants peuvent profiter des échanges Erasmus ou faire appel à un fonds mis en place par la HES-SO en vue de soutenir la mobilité.
La mobilité entre votre domaine et les universités est-elle forte?
Forte, non pas encore, elle est en train de se développer. Il faut rappeler qu'en Suisse romande la HES-S2 a été créée en 2002 et que le domaine de la santé a été constitué en 2006. Nous sommes encore bien jeunes et la collaboration avec les universités est actuellement en train de se mettre en place. Un bel exemple de collaboration entre le domaine santé de la HES-SOUniversité est en cours de réalisation: la mise en place d'un programme de Master en sciences infirmières avec plusieurs partenaires dont les universités de Lausanne et de Genève. L'ouverture de ce programme est prévue en principe pour 2008.