Course au national

Entre les cours et les petits boulots, ils briguent un siège à Berne. Rencontre avec 5 candidats issus des principales forces politiques du pays.

Christian Girard, 18 ans

UDC, Genève gymnasien, Vice-président fondateur des Jeunes UDC Genève, délégué auprès de l'UDC Fédérale et membre du comité central UDC Genève.

Quelles sont les raisons pour lesquelles tu t'engages?
Notamment, pour défendre la Suisse contre l'Europe de Bruxelles. La démocratie directe helvétique n'est pas compatible avec des institutions supranationales qui limitent le pouvoir du peuple. Mais de manière plus globale, pour défendre la Liberté, au sens large du terme, que ce soit la liberté économique ou encore la liberté d'expression et d'opinion.

Par quelles personnalités politiques, historiques ou actuelles as-tu été influencé dans tes opinions?
Je n'ai été influencé par aucune personnalité : je me suis toujours construit par moi-même. Cependant, cela ne m'empêche pas de beaucoup admirer les valeurs de certaines personnalités comme Christoph Blocher ou Nicolas Sarkozy, dont les idées représentent pour moi au mieux l'idéal de liberté et les valeurs du libéralisme issu des lumières.

Comment concilies-tu activités politiques et études?
Globalement bien, je n'ai pas été obligé d'amputer sur mes études ou sur mes loisirs. Je dois cependant avouer que lors de la formation de la section Jeunes-UDC à Genève ou lors de cette campagne pour le Conseil National, j'ai souvent été obligé de rogner sur mes heures de sommeil pour parvenir à mes objectifs. Mais je suis un bosseur, cela ne me dérange pas !

Ta vision des études a-t-elle été modifiée par la politique?
Non, c'est plutôt la vision du «système d'études» actuel qui m'a fait prendre conscience de certains problèmes et qui a « inspiré » ma vision politique au sujet de l'éducation. L'éducation à la « mai 68 » est une grave erreur, dont nous récoltons les problèmes aujourd'hui et cela au niveau de l'ensemble de la société !

La qualité des études doit elle passer par un numerus clausus?
Non, cette mesure n'est pas nécessaire. A chacun la liberté de choisir l'étude où il se sent le plus à l'aise d'étudier. L'important c'est que des tests chiffrés et sévères sélectionnent les bons éléments et redirigent les moins bons vers d'autres voies (tout aussi intéressantes). La méritocratie en opposition à la médiocratie!

Estelle Thomet, 25 ans

Verts, Fribourg, étudiante en droit à l'Université de Fribourg, stagiaire chez Pro Natura- Ligue Suisse pour la protection de l'environnement, membre du comité des Jeunes Vertes et des Verts à Fribourg.

Quelles sont les raisons pour lesquelles tu t'engages?
La prise de conscience concernant les conséquences de nos attitudes quotidiennes s`accroît. Je suis persuadée qu`il est possible d'utiliser ces connaissances pour un monde plus durable et plus juste. Il nous faut maintenant des jeunes femmes vertes et engagées au Conseil national et ceci est la raison pour laquelle je me présente aux élections 2007.

Par quelles personnalités politiques, historiques ou actuelles as-tu été influencé dans tes opinions?
Spontanément je ne savais pas qui nommer, et après y avoir réfléchi j`ai décidé de ne pas en nommer pour des raisons d'honnêteté. Fait est que j`ai été inspirée par la vie en général et par mon entourage, et bien sûr aussi par mes sentiments et mes connaissances.

Comment concilies-tu activités politiques et études?
Ce n'est pas toujours évident et ça demande une bonne organisation, ainsi que la faculté de pouvoir dire non. Il est vrai que souvent la politique apparaît sur le moment être plus urgente, mais je suis aussi consciente du privilège de pouvoir faire des études et de ce fait, je veux m'y consacrer sérieusement. Mais la priorité reste aux gens qui me sont chers.

Ta vision des études a-t-elle été modifiée par la politique?
Toute ma vie a été modifiée par la politique, donc certainement aussi la manière dont je conçois les études ainsi que la manière de m'y investir. Je pense pouvoir dire que la politique m'a permis de mieux profiter de mes études et de développer une vue plus globale de la thématique.

La qualité des études doit elle passer par un numerus clausus?
Non ! Pas d'accès restrictifs aux universités. L'éducation et la formation sont la base de notre société et doivent être procurées d'une manière large et juste.

Philippe Nantermod, 23 ans

PRD, Valais, étudiant en droit à l'UNIL, Vice-président des jeunes radicaux suisses.

Quelles sont les raisons pour lesquelles tu t'engages?
Je défends une vision libérale de notre société et je crois que l'énergie que l'on a à 23 ans doit être exploitée au mieux. Un de mes thèmes favoris pour cette campagne est les transports publics, en particulier en Suisse romande. Nous avons présenté à Berne des propositions concernant les lignes à haute vitesse.

Par quelles personnalités politiques, historiques ou actuelles as-tu été influencé dans tes opinions?
Pascal Couchepin: pour sa carrure de chef d'Etat. Et il ne s'embarrasse pas des structures en place pour prendre des positions claires. Claude Frey: pour son franc-parler. Jean-Pascal Delamuraz: pour sa stature d'homme d'Etat au-dessus des clivages entre partis, et, surtout, pour son engagement enfaveur de l'UE. Nicolas Sarkozy: pour sa réussite à détruire le FN et sa droite décomplexée.

Comment concilies-tu activités politiques et études?
Le droit et la politique sont très complémentaires. Chaque minute que je passe à étudier du droit public sert à la politique comme chaque minute que je passe à étudier un dossier politique sert à mes études.

Ta vision des études a-t-elle été modifiée par la politique?
Non.

La qualité des études doit elle passer par un numerus clausus?
Le système actuel fonctionne bien, un numerus clausus n'est pas nécessaire. Je pense cependant qu'un numerus clausus pourrait être introduit pour améliorer la situation des étudiants à la sortie des études en formant plus en fonction de la demande du marché.

Rahel Imobersteg, 25 ans

étudiante en Faculté de Droit et d'Histoire philosophique à l'UNIBE en Histoire, Droit et sciences des religions. membre de la JUSO (Jungsozialistinnen Schweiz), ancienne cadre JUSO Suisse et PS Suisse, comité SUB (StudentInnenSchaft der Universität Bern), présidence de l'UNES (Union des étudiant-e-s de Suisse), assistante et stagiaire UNIA.

Quelles sont les raisons pour lesquelles tu t'engages?
En tant que personne critique, j'adore la discussion. En tant que socialiste et féministe, j'aimerais modifier l'équilibre des forces. C'est pour cette raison que je m'engage, pour une politique qui unit l'action dans la rue et la politique dans les chambres et les commissions du Palais fédéral de Suisse).

Par quelles personnalités politiques, historiques ou actuelles as-tu été influencé dans tes opinions?
Emmaline Pankhurst – son rôle de pionnière lors du mouvement des suffragettes restera toujours un modèle. Les organisatrices des grèves féminines de 1991 m'impressionnent beaucoup, surtout parce qu'on peut encore collaborer avec elles. Les professeurs bernois-e-s sont aussi des modèles au quotidien dans le monde académique.

Comment concilies-tu activités politiques et études?
C'est toujours un combat – et il s'agit de ne pas négliger ni l'un ni l'autre. En général, j'essaie de mettre en valeur les influences positives mutuelles et de les garder au premier plan.

Ta vision des études a-t-elle été modifiée par la politique?
Bien sûr. Depuis le début de mes études, j'ai été active dans la vie facultaire : dans le conseil de faculté, le conseil des étudiants, le comité SUB, la présidence UNES… expériences qui m'ont influencée. De plus, en tant que coprésidente de l'UNES, il est tout à fait fascinant de connaître la perspective de la politique fédérale concernant les hautes écoles.

La qualité des études doit elle passer par un numerus clausus?
Le numerus clausus ne cherche pas à favoriser la qualité, mais à réduire les coûts. La qualité individuelle des candidats est secondaire et on remet en question la valeur du titre de la maturité. Les tests d'aptitude du numerus clausus peuvent être passés si on a beaucoup d'argent, ce qui en fait une question d'égalité des chances. L'éducation ce n'est pas que pour les riches!

Valentin Muller, 22 ans

PDC, Vaud, étudiant à l'EPFL en Sciences et Technologies du Vivant, membre du PDC-Vaud et membre de la section de La Côte. Membre du conseil communal d'Aubonne.

Quelles sont les raisons pour lesquelles tu t'engages?
J'ai toujours eu à coeur la chose politique. Depuis de nombreuses années je regarde avec intérêt les débats télévisés, avec la frustration de ne pouvoir contribuer à la solution. C'est dans mon caractère de m'engager concrètement dans les activités auxquelles je participe. Et c'est donc naturellement, en tant que citoyen suisse, que je désire m'engager en politique.

Par quelles personnalités politiques, historiques ou actuelles as-tu été influencé dans tes opinions?
Je suis d'avantage influencé par l'attitude des politiciens plutôt que par leur opinion. J'aime beaucoup des personnes comme Samuel Schmid, sachant rester parfois dans l'ombre, s'attachant à leur travail plutôt qu'à une tribune. Des personnalités telles que Doris Leuthard m'attirent pour leur courtoisie. On peut aussi faire de la politique sans descendre son adversaire.

Comment concilies-tu activités politiques et études?
Ce n'est pas toujours évident et cela nécessite une organisation très méticuleuse. Cependant, la politique me permet de trouver un certain équilibre en offrant la possibilité de s'exprimer, de participer ; ce qui tranche parfois avec le silence qui règne dans une salle de cours.

Ta vision des études a-t-elle été modifiée par la politique?
Je ne crois pas que ma vision ait beaucoup changé. Je m'intéressais déjà à la politique lorsque j'ai débuté mes études. Par contre je réalise toujours plus l'intérêt d'une bonne formation pour s'engager en politique. Certains débats techniques nécessitent des connaissances que j'ai eu l'occasion d'acquérir durant mes études.

La qualité des études doit elle passer par un numerus clausus?
Non, en aucun cas. Par contre, il est vrai que certaines facultés ont un nombre de places limité. Il serait davantage judicieux de mettre en place un système d'examens d'entrée pour ce genre de facultés. Cela permettrait aux élèves qui échoueraient à cet examen de rejoindre une autre voie de formation sans devoir perdre une année d'étude.