Nouvelles stars de la scène parisienne, les 4 teen-rockeuses des Plastiscines ont à peine 20 ans mais comptent déjà à leur actif un album signé chez Virgin, une couverture du magazine Rock & Folk et quelques dates en dehors de la France, dont une chez nous, au Bleu Lézard à Lausanne, pour un concert déchaîné et une interview…
En quelques mots, depuis quand faites-vous de la musique et comment se sont passés vos débuts?
Kathy: cela fait deux ans et demi que le groupe a été créé. Au début, il n'y avait que Marine et moi et on ne faisait que de la guitare. Notre ancienne batteuse Zazie est arrivée, puis on a rencontré Louise pendant un concert des Libertines en 2004, trois mois après avoir monté le groupe. Caroline est arrivée en dernier, il y a 4 mois, c'est tout neuf ! Au début, avec Marine on jouait juste comme ça chez moi. On voulait faire un groupe, mais en même temps on n'avait pas non plus des ambitions énormes. On jouait vraiment sans prétention, on voulait juste s'amuser. Au fur et à mesure, on a réussi à monter des concerts, à rencontrer des gens qui nous ont demandé de faire leur première partie. D'abord, on a joué dans des petits bars à Paris, puis dans des salles de plus en plus grandes. On a rencontré notre manager, et à partir de là, on a commencé à envisager quelque chose de peut-être plus professionnel. C'est lui qui nous a parlé de maison de disques, d'album. Jamais on n'aurait imaginé pouvoir faire un album, ça ne faisait que quelques mois qu'on faisait de la musique. On s'est un peu rempli la tête de rêves !
Alors tout s'est passé hyper vite?
Kathy: oui, on a rencontré Maxime quelques mois avant de signer un contrat d'édition avec Because Disques et un peu moins d'un an après on signait avec une autre maison de disques, Virgin. Seulement deux jours après avoir signé avec la maison de disques, on enregistrait l'album. Chez Virgin, on nous a dit que c'était la première fois qu'ils voyaient un groupe aller en studio aussi rapidement après avoir signé.
A quel moment vous êtes-vous dit que vous pourriez commencer à être plus professionnelles?
Kathy: on en avait toujours rêvé mais on ne pensait pas que ça pourrait se faire un jour ! C'est venu petit à petit mais ça nous prenait de plus en plus de notre temps.
Les études, vous en faites?
Kathy: entre parenthèses. En fait, nous sommes inscrites à la Fac, à part Caroline. Louise a fait sa première année de droit. Moi, j'ai suivi les cours l'année dernière pendant un semestre, je fais un LEA en espagnol (Langues Etrangères Appliquées).
Marine: j'avais redoublé mon bac donc je l'ai eu l'année dernière. Je me suis inscrite en musicologie, mais je n'ai pas eu le temps d'y aller puisqu'on a commencé l'enregistrement de l'album.
Louise, toi tu as suivi les cours; c'était facile de concilier les deux choses?
Louise: le premier semestre, je me suis dit que j'allais arriver à faire les deux. Je passais beaucoup de temps avec le groupe, je sortais souvent et en plus j'allais à tous les cours. Donc je suis arrivée à la fin du semestre vraiment lessivée, mais j'ai passé. Marine: moi je n'avais pas mon bac, je redoublais, et on s'était fixé l'impératif qu'il fallait que j'aie mon bac pour commencer les choses sérieuses. avec le groupe, je sortais souvent et en plus j'allais à tous les cours. Donc je suis arrivée à la fin du semestre vraiment lessivée, mais j'ai passé.
Marine: moi je n'avais pas mon bac, je redoublais, et on s'était fixé l'impératif qu'il fallait que j'aie mon bac pour commencer les choses sérieuses.
Actuellement, est-ce que vous gagnez votre vie avec la musique?
Kathy: pas vraiment ! On ne fait plus que ça, mais on ne pourrait pas en vivre sans habiter chez nos parents. Forcément on participe à des concerts, mais ce qu'on gagne c'est plus de l'argent de poche que véritablement une paie.
Vous habitez toutes chez vos parents?
Toutes: oui !
Ils vous soutiennent un peu?
Kathy: au début ils étaient un peu réticents, mais maintenant ils voient qu'on s'amuse dans ce qu'on fait.
Marine: moi c'était juste le bac, comme j'avais redoublé à cause du groupe, ils voulaient vraiment que je l'aie. Après c'est ma mère qui m'a encouragée à prendre des cours de guitare, ce que j'ai fait. Caroline: moi je suis née dans une famille de musiciens donc tout est plus simple…
Pouvez-vous nous dire un peu plus sur cette histoire de vinyle interdit à la vente?
Kathy: c'est drôle tout le monde nous parle de ça, mais il a été interdit à la vente uniquement parce qu'il s'agit d'un vinyle conventionnel, et qu'il ne pouvait pas être vendu, c'est tout. Il n'a pas été interdit ! La démarche de notre côté était qu'on voulait se faire connaître à la radio, etc.
Louise: on devrait peut-être inventer une histoire un peu plus rock (genre, il a été censuré !).
Kathy: ouais, mais finalement il s'est quand même vendu assez rapidement.
Vous avez des influences de rock'n'roll féminin?
Kathy: je pense que les influences de rock féminin sont venues après la formation du groupe, quand on a commencé à s'intéresser aux groupes de filles, comme les Slits avec qui on a fait plusieurs dates pour le festival «Les Femmes S'en Mêlent», Blondie, etc. C'est venu quand on a réalisé qu'on était un groupe de filles (rires) ! Non, car nous ne nous sommes jamais considérées comme un groupe de filles mais comme un groupe avant tout.
Est-ce qu'à la base il y une volonté de positionnement féministe?
Kathy: non, nous n'avons pas vraiment de revendication féministe, il n'y a pas de prise de position. Mais c'est vrai que c'est bien de montrer que nous sommes des filles et que nous pouvons faire aussi bien que les garçons, avoir autant d'énergie !
Parce que des groupes jeunes, français et en plus féminins, il n'y en a pas beaucoup... vous faites office de modèle?
Kathy: oui c'est vrai, d'ailleurs il y a plein de filles qui nous ont dit qu'elles allaient monter un groupe, qu'elles faisaient de la musique avec leurs copines justement parce qu'elles nous avaient vues ! Louise: c'est vrai qu'il n'y en a pas tellement, par rapport aux groupes de mecs.
Est-ce que ça vous pose problème parfois d'être un groupe de filles?
Kathy: non, mais parfois, il y en a qui crient « à poil »...
Louise: un peu, mais par exemple avec les musiciens et les ingénieurs on n'a jamais ressenti ça.
Votre page myspace est votre site officiel... vous pensez qu'Internet a une influence sur la musique aujourd'hui?
Kathy: notre myspace ça ne fait pas très longtemps qu'on l'a. On n'a pas d'autre page officielle. Avant quand on n'avait pas encore d'album ça permettait aux gens d'avoir un accès facile pour écouter notre musique, donc c'est bien.
Louise: c'est un bon moyen de communiquer.
Sinon, le soundcheck s'est bien passé?
Louise: c'est assez agréable de jouer dans un endroit convivial, c'est petit. On a vu des salles de 600-800 places, elles ne se remplissaient pas…On n'est pas non plus super connues.
Vous jouez à Londres prochainement, avez-vous déjà fait des tournées à l'étranger ?
Kathy: on a joué deux fois à Bruxelles, en dehors de la France c'est tout. Une date on jouait pour les Nuits Botanique, l'autre date on jouait avec les Naast et les Second Sex, il y a plus d'un an maintenant.
Quels sont vos groupes préférés? Kathy: on aime bien les Klaxons...les groupes anglais Louise: moi j'aime bien Jamie T Kathy: les Kings of Leon, j'écoute tout le temps ce dernier album Marine: les Hives, aussi c'est cool ! Kathy: il y en a tellement …on aime bien les Strokes aussi, les White Stripes Un petit mot à dire aux étudiants qui veulent faire de la musique? Louise: arrêtez les études, faites de la musique ! |