Madame Théodoloz-Walker, pouvez- vous nous décrire le chemin qui vous a amenée à occuper votre fonction actuelle?
Depuis toujours, j'ai eu envie d'être utile pour les personnes défavorisées ou en difficulté et de pouvoir contribuer à améliorer leur situation. Mon premier projet professionnel était d'ailleurs de devenir physiothérapeute. Cependant, les choses ne se sont pas déroulées comme prévu et j'ai commencé à travailler dans une étude d'avocat, puis comme assistante d'un Conseiller d'Etat et enfin comme secrétaire générale de la société médicale du Valais. J'ai rejoint la Fondation IPT en 1991 comme conseillère en intégration et réinsertion professionnelles. Après une année, on m'a confié la direction du bureau valaisan et, en 1996, j'ai été nommée directrice générale de la Fondation.
Pouvez-vous nous présenter brièvement les principes de votre fondation?
IPT est une fondation privée d'utilité publique, créée il y a 35 ans par des chefs d'entreprise, gérée en bureau de placement spécialisé, sans but lucratif. Nous sommes une entreprise au service de la collectivité et des entreprises. Notre expérience dans le domaine de la réinsertion socioprofessionnelle de personnes atteintes dans leur santé physique, psychique ou mentale nous permet de développer des solutions concrètes et novatrices, économiquement performantes et reconnues sur le plan national.
Les jeunes (20-28) sont-ils aussi des utilisateurs de vos services? dans quelle proportion (estimation)? ...et quels sont les facteurs qui les conduisent à faire appel à vos services?
Environ 15 % des personnes prises en charge par notre Fondation ont moins de 30 ans. Ce sont des jeunes qui sont sans emploi et atteints dans leur santé à la suite d'un accident, d'une maladie ou d'un handicap de naissance.
Dans votre discours, le mot développement durable est associé à la philosophie de votre institution? concrètement, comment ce concept est-il intégré dans votre travail?
En créant une passerelle concrète entre l'économie et le social IPT contribue à édifier un monde plus solidaire et plus humain.
Selon vous, quels sont les dangers qui menacent les jeunes d'aujourd'hui?
Les jeunes sont-ils véritablement plus en danger? Les dangers sont peut être différents de ceux auxquels étaient confrontées les générations précédentes. En revanche, l'accélération des changements socio-économiques, la perte de repères tels que ceux que constitue la famille par exemple peuvent fragiliser les jeunes et générer des exclusions de certains jeunes. Tous n'ont pas la capacité d'adaptation pour affronter les exigences de la vie actuelle. Cette difficulté touche toutes les tranches de la population aussi bien les jeunes que les personnes plus âgées.
Les femmes sont-elles plus vulnérables?
Non je ne crois pas! les femmes disposent souvent d'une plus grande capacité d'adaptation que les hommes. Elles sont plus pragmatiques, polyvalentes. Une mère de famille cumule des compétences aussi diverses que l'éducation, la médiation, la gestion financière, l'intendance, etc. Depuis toujours, elles ont mené de front plusieurs activités ce qui les a aguerries.
Avez-vous un message particulier à adresser à nos lectrices?
Je souhaite que les jeunes hommes et femmes inventent ensemble une nouvelle organisation du travail tant au sein de leur couple ou de la famille que dans le cadre de leur activité professionnelle. Les femmes doivent savoir qu'il n'est pas aisé, aujourd'hui encore, de mener de front une vie familiale avec une activité professionnelle à responsabilité. Elles doivent prendre vraiment confiance en elles et oser se lancer dans de véritables carrières professionnelles.