Avec ses 5'000 étudiants, l'université de Saint-Gall (UNISG) n'est pas la plus grande école de Suisse, mais sa réputation, notamment au niveau international la précède.

Comment se porte l'UNISG?
L'université est une institution qui va être soumise à des changements fondamentaux dans les prochaines années, dus à la mutation démographique de la société, à la question du financement des institutions et à une concurrence de plus en plus internationale en ce qui concerne le recrutement des étudiants et des personnes intéressées par la formation continue. Nous ne pouvons pas échapper à ces changements – et nous ne le voulons pas! Nous utiliserons notre capacité de changement comme une chance de ne pas seulement réagir à ces changements mais aussi à les façonner.

Quels sont ses atouts et ses lacunes?
Nous disposons d'un réseau international de plus de 100 universités partenaires. Les connexions scientifiques et la proximité avec la pratique offrent à nos diplômés un accès rapide et facilité au monde du travail. Nous sommes particulièrement fiers de la relation étroite que les diplômés entretiennent avec l'université : depuis plus de 75 ans, les anciens étudiants se joignent toujours plus nombreux à l'association «UNISG Alumni», qui compte à ce jour au niveau international plus de 17'000 membres!

Dans quel domaine votre université est-elle à la pointe de la recherche?
Grâce au know-how de 30 instituts et de 80 professeurs, nous nous vouons dans le domaine de la recherche fondamentale avec 2 pôles: le «Work, Ageing and Welfare» et le «Wealth and Risk». De cette manière nous proposons un transfert du savoir scientifique de la recherche à l'économie et des solutions concrètes pour la pratique.

Quelle vision avez-vous de l'étudiant de l'UNISG classique?
Nous souhaitons avoir des étudiants qui veulent assumer leur responsabilité sociale et qui ne veulent pas seulement aspirer aveuglément à une grande carrière. En effet, les étudiants, tels des entrepreneurs, devraient participer activement à l'organisation de leurs études. De ce fait, des initiatives estudiantines diverses comme le symposium et le forum sont devenues des traditions importantes.

Quelles sont les opportunités que l'UNISG est seule à fournir à ses étudiants, au niveau de la mobilité et de l'infrastructure?
Nous souhaitons encore proposer plus de programmes d'échange à travers le monde. En Europe, l'UNISG est une des universités leaders en économie et un membre important de la CEMS (Commmunity of European Management Schools). Nous offrons aux meilleurs étudiants la possibilité unique de faire un deuxième diplôme, au niveau international: le « CEMS Master in International Management ». De plus, depuis l'année dernière nous organisons les « Investment Banking Days », une excellente plate-forme pour des rencontres et pour l'échange entre les entreprises et les étudiants de l'UNISG

Quels sont les moyens mis en oeuvre pour faire vivre son campus?
Le campus compact, que nous rénovons maintenant, est une force évidente de l'UNISG: les courtes distances favorisent l'échange personnel entre les membres du campus. Grâce aux divers événements, salons et congrès, la vie universitaire est toujours en mouvement. De plus, des events comme le bal de l'uni, la fête de l'uni, mais aussi le Meeting Point (un bar à bas prix au centre-ville, ouvert récemment) apportent une ambiance estudiantine.

La rubrique 360° présente les hautes écoles en mettant en avant leurs spécificités

Quelles sont les relations qu'entretient votre école?
Comme nous l'avons déjà dit, nous sommes fiers d'avoir des partenariats avec plus de 100 universités partout dans le monde, avec lesquelles nous entretenons de nombreux échanges d'étudiants. Nos affiliations à la CEMS, au PIM (Partnership in International Management) et à l'APSIA (Association of Professional Schools of Inter-national Affairs) constituent des partenariats importants dans le domaine de l'enseignement.

Quels sont vos projets à terme?
Nous croyons au principe «apprendre tout au long de la vie» et souhaitons promouvoir cette idée. Pour cette raison, nous avons intégré il y a deux ans une offre de formation continue sous le toit de la Executive School of Management, Technology and Law. Un de nos buts est de rendre accessibles nos connexions internationales au canton et à toute la région. De cette manière elles seront encore plus utiles.

Quelle est votre opinion face à l'importance de plus en plus grande du privé dans le financement de l'enseignement?
Environ la moitié de notre budget provient de fonds tiers. L'argent des sponsors joue un rôle de plus en plus important. Nous disposons à ce jour (situation automne 2006) de trois chaires sponsorisées ainsi que des instituts, des programmes de formation et de formation continue. Nous sommes conscients qu'une collaboration avec des sponsors peut être très délicate. De ce fait nous avons fixé des règles très claires basées sur la garantie de la liberté de recherche et d'enseignement: c'est la chaire qui est sponsorisée, pas les personnes! Nous gardons ainsi nos compétences en terme de gouvernance.

Quelles collaborations entretient votre université avec les HES voisines?
Des projets de collaboration sont-elles à l'ordre du jour ? Afin d'utiliser les données scientifiques et les innovations de manière optimale, toutes les Hautes Ecoles de la Suisse orientale seront dans un futur proche réunies par une plateforme internet. De plus, nous planifions l'ouverture de notre plateforme de recherche à laHaute Ecole orientale.

Est-ce que les accords de Bologne vont encore modifier certains de vos cursus?
L'UNISG a déjà intégré les cursus Bachelor et Master depuis 2001 et occupe ainsi un rôle de pionnier dans la mise en pratique du modèle de Bologne. Nous sommes contents d'avoir surmonté à ce jour les problèmes de jeunesse du modèle et sommes soucieux de développer cette nouvelle structure (assessment, Bachelor et Master) ainsi que les trois piliers (études de contact, études sans professeur et études de contexte).

Comment répondez-vous à l'inquiétude des étudiants face à Bologne, que l'on présente parfois comme une élitisation des études?
Nous préparons les étudiants déjà au niveau Bachelor pour qu'ils soient prêts à entrer sur le marché du travail. C'est leur décision s'ils veulent rester et faire un Master, mais un Master ne les rapproche pas forcement de l'élite.

Avez-vous un message pour les étudiants de l'UNISG?
Nous encourageons nos étudiants à assumer eux-mêmes leurs responsabilités. En outre, l'université n'est pas une simple étape dans le cursus de la formation, mais aussi une Alma Mater avec un lien pour la vie.

Et pour les étudiants qui n'ont pas choisi votre université?
Certains ont peut-être eu peur à cause des préjugés que nous souhaiterions voir tomber. Premièrement, nous ne sommes pas une université-élite pour étudiants riches. Nous promouvons plutôt l'idée d'un développement de la personnalité à travers la vie au travail, et encourageons nos étudiants à être responsables de leur personne, de leur environnement et de la société. Deuxièmement il n'est pas obligatoire d'avoir eu l'économie comme filière au Gymnase. Plus de la moitié de nos diplômés n'ont pas suivi une formation gymnasiale économique et ont tout de même réussi leurs études.