1. La bibliothèque comme lieu propice au travail est une légende urbaine : travailler en bibliothèque double ton temps d’études. C’est que, pour te motiver à potasser le droit du mariage, tu as proposé à ton pote Jérémie (qui lui galère sur ses stats) de vous soutenir moralement. Un détour par la caf pour un café-clope qui se transforme en séance de psy de 45 minutes. Et en y allant, tu as rencontré Adrien avec qui tu as fait ton école primaire et puis tu dois encore passer aux toilettes… ça fait deux heures que tu es arrivé et tu n’as pas encore ouvert ton code civil.
2. Étudier en biblio est anti-écologique et dangereux pour la santé. En effet, sur le trajet, tu respires tous les gaz d’échappement et autre pollution urbaine. Ou pire, tu t’y rends en voiture et participe à la contamination de notre atmosphère.
3. As-tu déjà essayé de trouver une place de travail potable pour réviser? Si oui, tu sais que les bibliothèques sont saturées à partir de 9h15 le matin, et ce jusqu’à 19h, pendant les deux semaines qui précèdent la session d’examens. Alors à moins de te réveiller à l’aube ou de camper sur place, tu risques de finir coincé entre un étudiant en archéologie qui a étalé ses papyrus partout et un étudiant dont tu ne connaîtras jamais la faculté car il a passé son temps à croquer des chips ou à rire bêtement devant des vidéos. Au pire (ou au mieux, finalement), tu resteras dehors. Tu n’étais pas plus à l’aise sur ton balcon?
4. Au contraire, sortie de cette période charnière, une bibliothèque a des allures d’entrepôt désaffecté. Tables vidées, couloirs déserts, silence oppressant. Face à face avec ton travail, seul, tout te rend neurasthénique : le tic-tac de ta montre, un lointain compagnon de fortune qui tourne les pages de son livre, le cliquetis du clavier de la secrétaire… Même les livres te paraissent agressifs. Une retraite dans un lieu civilisé comme la cafétéria te paraîtra l’unique échappatoire.
5. Loi de Murphy oblige, tu as 200% de chances de tomber sur le professeur dont tu as séché les deux dernières heures pour finir l’exposé… de son cours.
6. « Toute nourriture et boisson sont interdites ». Mais euh… et tes pauses-cafés ? Et ton goûter ? Au moins, chez toi, tu peux lever le nez de ton travail autant de fois que tu veux pour te sustenter et récompenser ton dur labeur. Sans le regard critique de tes congénères !
7. Attention, fléau : les talons hauts. C’est immanquable, à chaque fois que tu es tranquillement posé, une pépète martèle ses bottes à talons entre les rayons à la recherche de l’ouvrage perdu. Variante : la pépète rencontre une autre pépète avec qui elle pourra pouffer et couiner jusqu’à que tu te dévoues à sacrifier le 4ème volume du Dictionnaire des sciences médicales pour le leur lancer à la figure.
8. D’accord, ta brillante analyse de l’usage du point-virgule à la Renaissance ne suscite pas les plus grandes convoitises. Cela n’est, évidemment, pas le cas pour ton nouvel I-Phone dernier cri et tout mignon avec sa fourre en forme de pingouin ou ton porte-monnaie rempli du salaire d’un mois de soutien de maths…
9. Ton fidèle ordinateur devient un problème : d’abord, toutes les places près des prises sont occupées, ne te reste plus qu’à prier pour que ta batterie ne te lâche pas en plein milieu de la rédaction de ton mémoire. Ensuite, tu as oublié de couper le son de démarrage qui ne manquera pas de résonner avec entrain quand tu allumeras la bête. Dernier du trio gagnant : « l’antivirus a été mis à jour ». Et te voilà à jamais fiché comme nuisance sonore !
10. Sois honnête… Si tu vas bosser à l’Uni, c’est uniquement pour les beaux yeux du bibliothécaire !