Ils sont une quinzaine à se retrouver chaque jeudi à midi. Leur objectif? Gagner en paix intérieure en méditant. Sous l’égide de leur formatrice Anouk Troyon de l’aumônerie de l’Université de Lausanne, les étudiants apprennent gestes, postures et pratiques méditatives dans un cadre reposant et relaxant.
Si l’enseignante se dit pratiquante, pas question de transformer les participants en bons petits moutons au service d’une cause religieuse. «Le prosélytisme n’a pas sa place à nos séances de méditation. Je n’ai pas pour mission d’évangéliser les gens. D’ailleurs, nous accueillons des étudiants de toutes les confessions. Et les non croyant sont également les bienvenus», souligne Anouk Troyon.
Au programme de ces séances méditatives: des enseignements sur la respiration ainsi que la tenue du corps inspirés de divers courants: bouddhisme, pratique zen, Pères du désert...
Trêve de mots! Le doux son du gong annonce le début de la session. Anouk Troyon propose alors quelques méthodes de respiration et de postures. Visée des exercices? Permettre à chacun de se recentrer afin de vivre pleinement l’instant présent. Dans ce processus, bien inspirer et expirer joue un rôle central. «L’importance accordée à la respiration se retrouve dans toutes les traditions méditatives. Il n’existe pas de meilleur guide pour nous situer dans le moment présent que le souffle», explique la formatrice. Et de poursuivre: «Le but n’est pas de stopper toutes les pensées négatives et le stress qui nous envahissent mais de laisser monter en nous ces idées et sensations parasites sans s’y accrocher».
Pour aider à se focaliser sur son moi profond, lieu de la vie affective, l’enseignante soumet aux participants quelques phrases tirées de diverses traditions spirituelles. Les jeunes sont alors appelés à répéter un mot intérieurement, leur mantra. «Il peut être une figure de la Bible ou du Coran mais aussi un terme issu du vocabulaire courant comme sérénité, calme et bien-être», précise Anouk Troyon.
Au deuxième son du gong, la méditation - à proprement parler - commence. Les participants restent assis durant 20 minutes sans bouger et sans parler afin de faire le vide autour d’eux. Et tant de minutes de lâcher prise, c’est long! Il faut tout d’abord apprendre à trouver la posture adéquate qui permettra de se sentir bien et de ne pas effectuer de mouvements durant l’exercice. Puis, il convient d’appréhender l’absence de mots, pas si facile à l’ère de la communication à tous crins. Mais le silence, pas même troublé par un bip sonore émanant d’un message whatsup égaré, demeure.
Au bout des 20 minutes, personne n’ose rompre ce doux moment de zen attitude. Tout le monde semble avoir atteint le nirvana. Pas si facile alors de regagner la terre ferme et les petits tracas du quotidien! Le niveau de stress, lui, est au plus bas, signe que la méthode marche. «Mais pour être encore plus efficace, elle devrait être renouvelée tous les soirs ou matins», ajoute Anouk Troyon. Un dernier échange sur le ressenti de chacun, accompagné d’un sandwich pour vaincre les gargouillements de l’estomac, clôt la séance.
Difficile de tirer un trait sur les bénéfices de ces rencontres méditatives dans les murs du savoir en l’absence d’étude précise sur le sujet. Mais l’enseignante remarque que les étudiants qui viennent aux séances repartent plus sereins et moins angoissés. «Le lâcher prise entraîne incontestablement une sensation de calme. Après je ne fais pas de thérapie de type sophrologie visant uniquement la détente. De toute manière, dans l’absolu, la méditation devrait se suffire à elle-même! Elle ne sert aucune cause et n’est l’esclave d’aucun but. Après, forcément, elle a des effets positifs sur la vie des gens qui la pratiquent. Les individus qui méditent gèrent mieux leurs émotions et l’attention se trouve augmentée», assure Anouk Troyon.
Y aurait-il des études plus stressantes que les autres? Lors de ces séances, difficile de dire de quelle faculté proviennent les participants. «J’accueille des jeunes issus de divers horizons. Ils peuvent être inscrits à l’EPFL mais aussi en sciences sociales, lettres et théologie. Les collaborateurs de l’université, de la secrétaire au doctorant, se plaisent aussi à suivre mes cours», précise l’enseignante. Manquent juste à l’appel les professeurs. «Ils n’osent peut-être pas venir mais demeurent, bien évidemment, les bienvenus!». L’invitation est lancée!