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Les diplômes de langues

 

à la loupe

 

Afin de maximiser ton séjour linguistique, de nombreuses écoles de langues proposent des diplômes validant les connaissances acquises. Mais pour décrocher de tels sésames, il va falloir d’abord passer par la case examens. Le point sur ces évaluations en compagnie de Catherine Blons-Pierre, directrice du Centre de langues de l’Université de Fribourg et Carine Skupien Dekens, professeure à l’Institut de langue et civilisation françaises de l’Université de Neuchâtel.

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Chaque examen linguistique se base sur quatre axes: parler, écouter, lire et écrire. «En principe, les certifications en langue évaluent les compétences en réception  (compréhension orale et écrite) et les habiletés en production (expression orale et écrite en continu et en interaction)», explique Catherine Blons-Pierre.

Plusieurs examens se composent de QCM. La plupart introduisent aussi un test d’expression orale où tu devras mettre en avant tes compétences langagières devant un jury. Souvent une situation type te sera proposée et tu devras entrer dans la peau d’un personnage comme par exemple un agent de voyages qui reçoit un client.

 

Critères d’évaluation

Pour chaque test, il existe des grilles d’évaluation standardisées. Le plus connu pour les langues européennes est le Cadre Européen Commun de Référence pour les langues (CECR). «Ce dernier définit six niveaux (A1/A2; B1/ B2; C1/C2), qui se basent sur des listes de compétences très précises touchant à toutes les situations de communication, de la conversation de base au vocabulaire académique. Par exemple, au niveau A1, «je peux communiquer, de façon simple, à condition que l'interlocuteur soit disposé à répéter»;  et, au niveau C2: «je peux présenter une description ou une argumentation claire et fluide dans un style adapté au contexte, construire une présentation de façon logique et aider mon auditeur à se rappeler les points importants», précise Carine Skupien Dekens.

De la validité

Tout cela est bien joli mais est-ce que ces évaluations standardisées reflètent vraiment le degré de maîtrise d'une langue? «Il faut bien faire la différence entre un test de langue qui mesure un degré de connaissances linguistiques à un temps T et qui constitue une sorte d’instantané du niveau de langue et les diplômes qui, eux, sont valables, généralement, à vie. Les évaluations faites dans les deux cas diffèrent et mesurent des compétences et des habiletés différentes», informe Catherine Blons-Pierre. «Effectivement, certains tests n’ont qu’une valeur indicative et ne peuvent donc pas remplacer une certification internationale. Mais toutes les écoles de langues ont adapté leur offre au nouveau système de références (CECR). Les certificats actuels, basés sur les six niveaux du CECR, reflètent le plus fidèlement possible les niveaux linguistiques», souligne Carine Skupien Dekens.

Examens biaisés?

Ces certifications contiennent-elles des biais d’évaluation comme n’importe quel autre examen? «Les critères d’évaluation du CECR ont été établis par des commissions internationales et sont basés sur une immense expérience de l’enseignement-apprentissage des langues étrangères. De plus, des critères langagiers précis, comme par exemple la maîtrise du subjonctif ou des connecteurs logiques, évaluent les compétences générales définies par le CECR», explique Carine Skupien Dekens.

La professeure de langue et civilisation françaises met, cependant, en garde: «le biais à éviter serait de généraliser les compétences qu’on a dans un domaine (par exemple en expression orale) à ses connaissances générales de la langue. Il faut être conscient qu’on peut avoir un niveau C1 à l’oral et seulement B1 à l’écrit, surtout si on a appris la langue uniquement en immersion, sans que cet apprentissage ait été appuyé par des cours de grammaire et d’expression écrite».

 

A l’épreuve du temps

Sur le long terme, la fiabilité de tels diplômes est, elle, plus sujette à caution. Les connaissances d’une langue variant avec les années, les évaluations peuvent vite ne plus refléter le niveau linguistique actuel. «L’apprenant pourra bien sûr tout au long de sa vie rééquilibrer ses compétences mais il y a aussi des risques de fossiliser certaines faiblesses ou lacunes (comme, par exemple, une mauvaise prononciation), qui finiront par nuire à la communication et seront de plus en plus difficiles à corriger avec le temps», explique Catherine Blons-Pierre.

De l’utilité

Si la (non)maîtrise d’une langue fluctue au fil des jours, est-ce vraiment nécessaire d’effectuer de tels diplômes? «Les certifications en langue étrangère sont utiles à deux points de vue. D’une part, la préparation d’un tel diplôme, avec ses examens spécifiques dans plusieurs domaines de la langue (expression et compréhension orales et écrites, orthographe, lexique, civilisation, etc.) permet à l’apprenant d’enrichir son bagage de connaissances et de se perfectionner dans les domaines où il est plus faible. D’autre part, ces diplômes permettent de se référer à des compétences reconnues et à des niveaux équivalents partout (cf. CECR). En somme de prouver ses compétences par un diplôme reconnu. Ainsi, pour un employeur, les certificats apportent une certaine crédibilité aux compétences linguistiques affichées sur les CV des candidats», explique  Carine Skupien Dekens.

 

Et pour étudier

Si ces diplômes de langues sont utiles pour les employeurs, le sont-ils pour les jeunes en formation désireux d’intégrer une filière d’études?  «Selon les indications sur le site de la CRUS, les titulaires d’une maturité suisse sont admis sans examen de langues dans toutes les universités suisses. Pour l’accès au Bachelor, cependant, certaines institutions font passer un test de langues en principe éliminatoire (mais dans les faits il s’agit souvent de suivre d’abord des cours de français ou d’allemand avant de commencer son cursus). D’autres hautes écoles, comme l’Université de Neuchâtel, ne prévoient qu’un test indicatif. Il en va de même pour l’accès au Master, sauf lorsqu’il s’agit de diplômes de second cycle enseignés en anglais, les candidats sont le plus souvent dispensés de test», informe Carine Skupien Dekens. A noter que les diplômes du DELF-DALF et du Goethe Institut sont en général reconnus comme équivalents aux tests universitaires et dans ce cas les jeunes en formation qui les ont obtenus sont dispensés du test d’admission. «Un groupe de travail de l’Association Suisse de Linguistique Appliquée (ASLA) planche depuis plusieurs années sur une uniformisation des exigences et des tests pour l’ensemble des universités suisses», précise la professeure de langue et civilisation françaises.

Le séjour linguistique te permet de décrocher un sésame de papier mais surtout d’apprendre une langue, d’entrer dans une nouvelle culture et d’enrichir ton panel d’expériences de vie. Et cela aucun examen ne pourra l’évaluer!

 

 


 

 

Let’s go!


La meilleure façon de te préparer, en amont, reste de passer l’examen à blanc. En séjour linguistique, de nombreuses écoles de langues proposent d’effectuer les évaluations des années précédentes, ce qui te permet de savoir à quelle sauce tu vas être mangé et surtout de voir si tu es apte à décrocher ton sésame!

Fixées par les Centres d'examination, les taxes d’examen varient beaucoup d’un établissement à l’autre. Fais donc jouer la concurrence avant de t’inscrire.

Renseigne-toi bien, également, auprès de l'établissement dans lequel tu souhaites passer ton examen, sur le délai d’inscription - souvent de six semaines avant la date fatidique! Le délai pour obtenir le résultat des tests varie beaucoup selon l’examen passé. Mais, il est, en général, fixé à trois voire quatre semaines.

 

Money and time!


Si de tels diplômes peuvent s’avérer utiles pour décrocher un job et intégrer une filière d’études, ils présentent certains inconvénients. Principal désavantage de ces évaluations: leur prix, un examen de langue pouvant coûter jusqu’à 300 francs. Deuxième écueil: certains diplômes, à l’image du TOEFL, ne sont valables que deux ans.