Que l'on se le dise franchement: tu as très certainement éprouvé au moins une fois dans ta vie cet état d'âme nommé le stress. Il est tout à fait normal – sauf peut-être pour le plus imperturbable des moines tibétains – que tu ressentes plus ou moins fréquemment cette crispation qui te rend inévitablement improductif et inutilisable au cours de tes périodes de préparation.
La question semble se poser spontanément : « que faire » ? Halte, car cela n'est pas spontané du tout pour chacun d'entre nous. En effet, beaucoup d'étudiants s'arrêtent déjà à cette étape et perdurent dans leur état fébrile sans même se demander quel est leur rapport avec le surmenage de leurs neurones, faisant de ce dernier presque un compagnon d'études. Concevoir les moments de stress comme une situation à laquelle il faut s'habituer de force, comme partie intégrante de l'activité de révision, voilà une chose qu'il faut à tout prix éviter.
Normal, mais pas inévitable
Lors de tes révisions, tu te sens emparé par une perte croissante de contrôle, une mauvaise maîtrise de ton temps et des pensées récurrentes d'un probable échec. Lorsque cela arrive, chacun a ses propres moyens d'y faire face, mais quelques conseils, par étapes, peuvent sans doute te remettre sur la bonne route.
S'éloigner progressivement de l'idée selon laquelle le stress est inévitable est le premier pas vers une réconciliation avec tes bouquins. Pour ce faire, une réflexion autonome autour de tes propres expériences est exigée : nul ne peut venir de l'extérieur.
S'évader du court-circuit
Eh oui, beaucoup d'étudiants perçoivent un « nœud » au niveau de l'estomac, ce qui accompagne parfois pendant des heures l'étude de Lévi-Strauss ou de la comptabilité. Se dégager d'un tel poids est faisable et quelques minutes te suffiront pour appréhender ton stress « face à face » et avec des armes rationnelles.
Si l'on compare notre cerveau à une centrale électrique, le stress représenterait un court-circuit néfaste qui se perpétuerait sans que personne ne songe à appeler l'électricien. L'une des manières les plus courantes pour y faire face consiste à t'évader mentalement de l'activité en cours – comme, par exemple, en fermant ton livre et en fixant le panorama hors de ta chambre ou de la bibliothèque – afin de créer une distance entre la source du stress et ton activité.
Agir de manière ciblée
Il est donc souhaitable que tu commences par mettre immédiatement en lumière ce qu'il y a de si controversé dans tes propres pensées : à chaque stress subsiste en effet son propre « stresseur » !
Tu as une première direction : te focaliser sur la rationalisation du « stresseur » (ton examen, ton prochain stage, etc.) en le dissociant de toute charge négative.
Parfois, on peut en arriver – si nécessaire – à relativiser sa propre vie pour se tranquilliser face à une épreuve. Si cela te calme et te fait avancer, voilà qu'il était utile de te remettre en question, même pour un seul examen. Très souvent, en effet, nous sommes portés à nous soucier d'un examen en pensant qu'il aura une conséquence directe sur notre avenir, et que nous finirons sous un pont en cas d'échec. Essaie plutôt de penser à une fin moins sombre, en te disant que tu pourras de toute façon t'exiler sur une île lointaine et vivre de fruits exotiques. Ce qui du coup apportera une touche de réalité à ton Tristes Tropiques.
Une deuxième manière – qui peut suivre la précédente en cas d'échec ou représenter une solution à part entière – est celle de te concentrer non pas sur le déclencheur de ton stress, mais sur la façon dont tu ressens ces émotions agitatrices. Bien que plus difficile que la première, cette approche peut faire perdurer plus longtemps ses effets bénéfiques.
Cela consiste dans un premier temps à te laisser transporter par tes sens et les pensées qui t'habitent pendant les moments de stress. Par la suite, il te faudra baisser complètement tes réponses automatiques au stress en laissant agir ces mouvements d'une manière presque autonome. Tout ça peut paraître loufoque ou tiré d'un livre de Freud (certains pourraient dire que c'est la même chose…), mais cela t'aidera à épuiser les effets du stress sur tes actions. À toi de jouer!