Dans le domaine du travail, comme ailleurs, les choses les plus précieuses sont celles qui ne peuvent ni s'acheter ni se vendre. Parmi ces dernières, on compte l'expérience: ce fameux sésame essentiel pour décrocher une place de travail à la sortie des études.
C'est ainsi que de très nombreux étudiants choisissent, à côté de l'astreignante préparation des examens, de consacrer gratuitement une part de leur temps libre à un domaine de leur choix. De l'organisation d'événements à l'aide aux réfugiés, de l'engagement dans une association au travail dans une organisation de défense de l'environnement, les avantages sont nombreux.
Tout d'abord, n'étant pas payé, tu as en contrepartie beaucoup plus de liberté dans ton travail et la possibilité de faire quasi uniquement ce qui t'intéresse: l'idéal pour construire un CV dans une direction spécifique ou découvrir des domaines bien précis.
Ensuite, il y a bien sûr toutes les connaissances et compétences que tu vas développer au cours de tes activités. Compréhension de la manière dont fonctionne une organisation et des défis posés par le monde professionnel: en côtoyant les «pros», en cherchant à t'intégrer au milieu du travail, même si tu n'en fais pas partie, tu peux développer les fameux soft skills, autrement dit des qualités appréciées par les employeurs. Sens de l'initiative, de la diplomatie, gestion du stress, d'un budget, des relations professionnelles… tout cela fait partie de ce que tu pourras noter dans ton CV, et qui représentera un «plus» certain.
Par ailleurs, le bénévolat (comme tout ce qui s'apparente à une expérience professionnelle) te fait sortir du doux cocon des études - dont tu es destiné à t'extirper dans quelques années sinon quelques mois. C'est une occasion de se confronter à la vie réelle, aux préoccupations des travailleurs et employeurs, afin d'avoir une idée réaliste du domaine dans lequel tu évolues. N'hésite pas à poser des questions à ceux que tu côtoies pour en savoir plus sur leur métier. Au moment de te lancer dans le monde professionnel, tu auras gagné plusieurs mois de recherches et de tâtonnements (avec, au coeur du problème, la fameuse question: que veux-tu faire?).
Donc, vive le bénévolat... à condition cependant de respecter certaines règles. Tout d'abord, éviter d'en faire trop. Après un certain nombre de mois ou d'expériences, tes futurs employeurs pourraient se demander si tu ne fuis pas les contraintes d'une insertion dans le (vrai) monde du travail ou si tu n'as pas le courage d'affronter les entretiens d'embauche. Pire encore, si tu es bénévole faute d'avoir pu te faire engager sérieusement. Attention donc à ce que cela reste une expérience à durée déterminée. Comment ensuite la transformer en atout décisif face à un employeur ? Trois questions à Cédric Guillet, consultant en Ressources Humaines :
Quels sont les qualités et les défauts du bénévolat?
Il n'y a pas de réel défaut dans le bénévolat. En règle générale, le bénévolat est effectué auprès d'oeuvres caritatives ou d'associations à but non lucratif. Le seul point « négatif «c'est que dans certains cas on peut dépenser beaucoup de temps et d'énergie pour «rien». Mais est-ce réellement «rien»? Non! Le temps et l'énergie consacrés à cette activité va pouvoir nous enrichir de plusieurs choses telles que l'expérience de vie, l'établissement de relations (un réseau utile dans la recherche d'emploi), une bonne culture générale… qui valent dans certains cas bien plus qu'un salaire.
Comment présenter le bénévolat le mieux possible sur un CV?
Le bénévolat peut être présenté sous une rubrique spécifique que l'on peut appeler «expériences extra-professionnelles» dans laquelle on stipule la durée du mandat, la mission qui avait été attribuée ainsi que les détails de l'activité (résumé des tâches effectuées). Cette rubrique doit se trouver juste après la rubrique «expériences professionnelles».
Dans quel type d'infrastructure est-il conseillé de faire du bénévolat?
Un étudiant doit s'orienter vers une association à but non lucratif, une ONG ou auprès d'une structure à caractère «social». Le travail gratuit pour une grosse société pourrait être assimilé à une forme d'exploitation, il faut donc l'éviter. Le fait de travailler bénévolement pour une structure ne faisant pas de profit monétaire direct peut en revanche révéler des traits de personnalité importants d'une personne (le côté altruiste, la générosité, l'ouverture d'esprit... De plus, si cette expérience est faite à l'étranger, elle développera la culture générale et montrera les capacités du candidat à s'adapter à un nouvel environnement.