A ce prix-là, me dit ma voisine de bureau, il n'y a que la semaine de camping chez les grands-parents. Avec ce budget, celui des individus qui partent en vacances avant de s'atteler à l'inévitable job d'été ou qui croulent sous les dettes, on se garantit en tout cas une entrée à la piscine communale (glaces incluses), une grillade-party m-budget avec des chips, et on peut même essayer de faire réparer son vélo pour partir à l'aventure.
En comptant victuailles et logement, ce budget correspond à un week-end à Marseille, à la location d'une maison en Toscane si on est 8, ou à 2 semaines dans une jolie pension espagnole (si on y va en auto-stop). Mais c'est aussi le prix pour articuler loisir et culture, par exemple en se rendant à un festival. Les dépenses sur place se limitent à la consommation de bières et autres mets exotiques.
On n'est pas encore outre-Atlantique avec une telle somme, mais avec un peu de suite dans les idées, de nombreux pays d'Europe se révèlent à portée de main. En oubliant et l'avion et l'hôtel, que privilégieront les victimes de burn-out et ceux qui ne veulent pas se mouiller les baskets, il n'est qu'un mode de voyage qui fasse l'unanimité: l'éternel backpacking. Toutefois, s'il reste un must de la vie d'étudiant, le backpaking n'est pas toujours aussi bohème qu'il en a l'air. Entre beuveries internationales et balades de cybercafés en cybercafés, il s'agit de choisir avec soin ses partenaires et son aire géographique. Le train reste le moyen de transport le plus abordable dans cette catégorie, écologique et plein de potentielles rencontres.
Cette gamme de prix correspond plutôt à une semaine d'hôtel en Sicile pour 2 personnes, avec piscine si on est pas au bord de la mer ou à 1 mois en auberge de jeunesse dans le Péloponnèse, si l'on compte avec un vol à 400.- en plein mois d'août...
Même s'il est bien connu que les compagnies d'aviation ne pratiquent pas les prix étudiants, certaines sacrifient au confort pour offrir des tarifs abordables... l'occasion inespérée de changer de continent. La première moitié de ce budget part ainsi dans ton ticket d'avion, et l'autre dans le subventionnement d'un logement décent. Voir enfin New-York, partir à vélo en Inde, etc. Avec autant d'argent, tout est envisageable. Pas besoin donc de gagner à l'euromillion pour mettre les voiles... ni d'essayer de participer à «Pékin-Express» pour voir du pays!