Après un bachelor en relations internationales, il complète avec du droit et termine actuellement un master dans cette branche.
Tu termines actuellement un master en droit du sport, peux-tu nous expliquer en quoi ton parcours est atypique?
J’ai commencé mon bachelor en relations internationales à Genève en 2009. Cette branche assez particulière s’articule en 4 domaines qui sont l’économie, l’histoire, la science politique et le droit. Donc déjà à la base, j’ai choisi un cursus qui propose une grande variété de connaissances.
À ce moment-là, il faut choisir une spécialisation qui détermine la direction de nos études. J’ai choisi le droit. Mon objectif était de faire un master en droit du sport. Seulement voilà, ce cursus n’a pas que des points positifs et ne permet pas de rejoindre directement les autres facultés. Les étudiants qui ont uniquement fait du droit avaient plus de connaissances, notamment au niveau des lois suisses. Il m’a donc fallu faire une passerelle pour être à niveau. Durant une année, à Neuchâtel, je devais pouvoir combler mes lacunes.
Mais, à mon goût, ce n’était pas suffisant. J’ai donc décidé d’agrandir mon champ de vision et de participer à des cours qui n’étaient pas dans mon cursus. Ceci m’a permis d’ajouter à mes compétences en droit international, de grandes connaissances du droit suisse. Je n’ai pas voulu faire droit tout de suite, car j’ai des origines espagnoles et italiennes et que je veux être libre de me déplacer tout en continuant à exercer mon métier. Ce parcours m’a rendu polyvalent et libre de mes choix.
Le nombre d’années d’études ne te fait pas peur?
Au début, je n’y ai même pas pensé. J’avais une idée précise en tête et je voulais m’y tenir. Je ne pense pas être le seul à avoir imaginé pouvoir avancer plus vite que ce qui est défini. Mais je me suis vite rendu compte que c’est pratiquement impossible.
C’est à ce moment-là que j’ai réalisé les jours que j’allais y passer, plus le temps passait plus j’étais effrayé. Les études, ce n’est pas facile et il faut beaucoup s’investir. Il y a toujours des moments plus difficiles que d’autres dans la vie d’un étudiant, mais il faut quand même dire que pouvoir agencer son temps comme on le souhaite est un sacré luxe. J’apprécie les études et de ce fait, je ne me fixe pas de limite. L’exemple de ma sœur qui avait déjà terminé son cursus m’a prouvé que c’était possible et ça a été une grande motivation.
J’ai eu un programme plus chargé que les autres, mais malgré tout, j’ai réussi à ne pas rallonger mes études trop longtemps. En 6 ans, j’aurai fait un parcours complet et riche.
La théorie c’est bien, mais la pratique ne te manque pas?
Si clairement! Les études que j’ai faites sont spécialement axées sur la théorie. Il n’est pas possible d’effectuer un stage et je trouve que c’est une grande erreur. Durant les années d’études, on fait « rêver » les étudiants. Le monde du travail n’est jamais comme on se l’imagine lorsqu’on n’a pas encore mis le pied dedans. Il est impossible de se préparer, les étudiants sont passés d’un bac à l’autre, sans préparation. Lorsque j’ai débarqué dans le milieu professionnel, je me suis vite rendu compte que je devais me débrouiller tout seul, lorsqu’on ne sait pas faire quelque chose, c’est notre problème.
Comment t’en sors-tu financièrement?
J’ai toujours travaillé. À 12 ans, j’effectuais des livraisons pour une pharmacie. Ensuite, j’ai travaillé deux ans à l’aéroport et j’ai fait un stage dans une banque l’été de mes 16 ans.
Maintenant, à côté de mes études, je travaille dans une entreprise de sécurité. Ce n’est pas directement lié à mon domaine mais mon poste se trouve dans une grande multinationale. Du coup, je suis en contact avec des gens du monde entier et je pratique mon anglais. Je dois me tenir au courant de ce qui se passe. Je pratique cette activité pour mes finances mais également pour étoffer mon CV. C’est important de montrer qu’on s’investit à côté des études. Il faut mettre toutes les chances de notre côté.
J’ai des horaires flexibles, je peux donc facilement allier les deux. J’avoue aussi que j’ai rédigé presque l’intégralité de mon mémoire dans leurs locaux, après mon service. J’y étais bien mieux qu’à la bibliothèque, à l’abri des distractions.
Penses-tu que c’est monnaie courante?
Oui, les gens font de plus en plus de formations mixtes. La globalisation a modifié les mentalités et les parcours. Avant, on avait tendance à être spécialisé dans un domaine très particulier, comme dans le secteur de la science exacte. La réaction à ce phénomène est de se diversifier, pour ne pas s’enfermer dans un cadre.
Aujourd’hui, une personne va changer 50 fois de métier tout au long de sa carrière. C’est essentiel de maîtriser plusieurs domaines. Un employé va devoir réaliser des tâches qui ne sont pas directement liées à sa branche. Que ce soit au niveau informatique, relationnel ou procédural. Je pense que c’est aussi en réponse à une nouvelle offre.
Les universités se multiplient et pour se différencier proposent des cursus particuliers. La diversité, c’est vendeur auprès des jeunes. Cette tendance vient des Etats-Unis et tend à prendre de l’importance en Europe. Mais les critères deviennent chaque année plus strictes, la sélection est forte et le taux d’échec est élevé