Travailler un jour pour les Nations Unies ou une autre organisation internationale est un rêve que bien des personnes caressent. Toutefois, pour qui espère un jour intégrer l’UNICEF, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), l’OSCE ou la Banque mondiale, des étapes sélectives sont à franchir. Il n’en demeure pas moins que l’aventure mérite d’être tentée : une carrière au sein d’une organisation internationale offre des perspectives uniques.
Il existe différentes manières de briguer un poste dans une organisation internationale : présenter sa candidature à un poste mis au concours ou postuler dans le cadre d’un programme d’organisation de la relève propre à une organisation internationale. Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) finance en outre des postes de relève pour des jeunes Suisses et Suissesses talentueux qui peuvent ainsi bénéficier d’une expérience de un à trois ans dans une des organisations onusiennes en tant que Junior Professional Officers (JPO) ou UN Volontaires, leur permettant de se présenter après coup pour un emploi fixe.
Pour les postes mis au concours par les organisations internationales, un diplôme universitaire de niveau master, au minimum cinq ans d’expérience professionnelle significative et de très bonnes connaissances en anglais et en français sont généralement requis. La mise au concours intervenant à l’échelle internationale génère d’ordinaire plusieurs centaines de candidatures. Il vaut donc mieux remplir effectivement toutes les exigences requises pour postuler. En règle générale, plus une organisation est réputée et plus la mise au concours est généraliste et donc plus le nombre de candidats est élevé. Il peut donc s’avérer judicieux de postuler pour des organisations spécialisées de moindre envergure si l’on veut augmenter les chances de voir sa candidature retenue. La Suisse est membre d’une centaine d’organisations, parmi lesquelles de nombreuses petites organisations spécifiques telles que l’UIT (Union internationale des télécommunications), l’OIV (Organisation internationale de la vigne et du vin) ou le BIPM (Bureau international des poids et mesures). A cet effet, le 28 mars 2014 a lieu à Lausanne l’International Career Day, un salon dans lequel plus de 40 organisations internationales tiennent un stand et organisent des présentations. Cet événement est une occasion unique de s’entretenir avec des responsables des ressources humaines de ces organisations.
Plusieurs organisations internationales ont leur propre programme d’encouragement de la relève, dans le cadre duquel il est possible de faire acte de candidature chaque année. Ces programmes s’adressent généralement à de jeunes diplômés pouvant faire valoir aucune ou une courte expérience professionnelle. Un aperçu est proposé sur le site Internet du DFAE.
Les programmes d’encouragement de la relève financés par la Suisse : outre les candidatures aux postes mis au concours et les programmes d’encouragement de la relève propres aux organisations, il existe une autre voie pour intégrer une organisation internationale. La Suisse finance, en effet, chaque année 25 à 30 postes au sein des Nations Unies, ouverts uniquement aux candidats et candidates suisses. Il s’agit de postes de Junior Professional Officer limités pour une durée de deux à trois ans, destinés à faciliter une carrière au sein d'une organisation internationale. Ces postes s’inscrivent avant tout dans les domaines suivants : promotion civile de la paix, droits de l’homme, gouvernance et coopération au développement. Les lieux d’affectation sont les sièges principaux situés à New York, Genève et Vienne, mais les candidats peuvent également être affectés sur le terrain. Pour prétendre à ces postes, il faut être de nationalité suisse, avoir achevé des études dans une haute école et avoir au moins trois ans d’expérience professionnelle significative. Les candidats doivent être âgés de 32 ans au maximum lors du dépôt de leur candidature. Ces postes sont mis au concours sur les sites Internet du DFAE et de CINFO. Par ailleurs le DFAE sponsorise chaque année 20 UN Volontaires. Ce programme s’adresse à des jeunes diplômés sans expérience professionnelle. Les missions durent un an et sont mises au concours en septembre.
Les postes au sein des organisations internationales requièrent souvent une première expérience professionnelle significative, un problème pour les jeunes diplômés. Partant, il apparaît incontournable d’avoir effectué au moins un stage. Presque toutes les organisations internationales en proposent (généralement, ils ne sont pas rémunérés et aucune prise en charge des frais de déplacement n’est prévue). Le DFAE et la DDC proposent des stages rémunérés offrant une bonne préparation à un éventuel poste aux Nations Unies. De nombreuses possibilités sont également à saisir parmi les quelques 250 organisations non gou¬vernementales présentes en Suisse.
Lors de mes études en Relations internationales à Genève et à Madrid, déjà, j’avais envie de travailler pour une organisation internationale. Pourtant, après plusieurs stages en Ethiopie et en Equateur après mes études, j’ai travaillé au sein d’une grande banque suisse dans laquelle j’ai acquis des compétences dans la communication interne et la gestion de projets. Mais le rêve de contribuer à l‘engagement humanitaire de la communauté internationale ne m’a jamais quittée, et je suis donc partie apprendre l’arabe à Ramallah. En même temps, j’ai travaillé en tant que consultante pour une ONG au sein de laquelle je documentais le processus de travail des ambulances.
Grâce au programme de re¬lève financé par la Suisse, j’ai pu postuler en tant que Junior Professional Officer (JPO) en Novembre 2012. Après un processus de sélection d’environ trois mois, j’ai été engagée au Bureau exécutif du Secrétariat Général des Nations Unies à New York. À travers mon travail, je participe à la réforme de l’ONU avec comme principal objectif : un secrétariat moderne et efficace. Même s’il est difficile de « faire plus avec moins », j’ai un réel plaisir à aider la direction à travers des tâches variées. Comme par exemple : rédiger des analyses et des rapports, documenter et optimiser des processus de travail ou encore aider à la mise en oeuvre de projets. De plus, travailler avec des collègues venant de différents pays crée un contexte diversifié et l’échange avec mes collègues est très enrichissant.
La condition préalable pour obtenir un emploi à l’ONU, en plus d’excellentes connais¬sances de l’anglais et du français, est avant tout une expérience internationale de n’importe quel type : études à l’étranger, dans le secteur privé, dans des ONG, dans des organisations internationales, etc… Mes principales recommandations aux futurs JPO serait : de rester souple, de se former en permanence, de ne pas abandonner – et en fin de compte qu’il existe de nombreux chemins pour arriver à son objectif.