Elles avaient pour beaucoup leurs amicales d’anciens, les unis romandes ont toutes aujourd’hui créé ou relancé leur communauté d’alumni. Sous forme de bureau ou d’association, ces collectivités constituent un bon moyen de savoir ce que sont devenus tes compagnons d’études et de garder contact avec ta haute école ou ta faculté.
Ces communautés d’alumni ont le vent en poupe. Fribourg et Neuchâtel ont modernisé leurs anciennes sociétés amicales, Genève (Unige) a créé son association en 2008 et Lausanne (Unil) en 2011. Au 1er octobre 2012, la communauté lausannoise se montait à 16'668 membres, Genève 5'300 et Fribourg 3'100. Un succès qui s’explique notamment par la diversité de leurs services. « Chaque membre de la communauté ALUMNIL peut bénéficier gratuitement des prestations offertes par le réseau. Elles comprennent un annuaire en ligne des diplômés de l’Université de Lausanne, systématiquement remis à jour depuis 2011, des outils de réseautage, des petites annonces ainsi qu’une messagerie interne permettant une redirection d’emails à vie », informe Danielle Guenther, responsable du bureau des Alumni lausannois. « Des invitations à des évènements ainsi que des accès aux contenus (articles, documents, photos et vidéos) publiés par le Bureau des Alumni, la faculté et l’association auxquelles les diplômés appartiennent sont aussi à disposition », précise la responsable.
La principale valeur ajoutée de ces collectivités est le réseau des anciens ainsi que le maintien des liens avec le monde universitaire. « Si vous avez passé plusieurs années de votre vie sur le campus, il est important de garder ou de reprendre contact avec vos camarades d'études et votre institution », précise la responsable lausannoise. Depuis 2011, tout gradué de l'Unil devient automatiquement membre et reçoit un accès au portail dès l'obtention de son bachelor. Les diplômés antérieurs à 2011 doivent, eux, demander leur adhésion. A Fribourg, les gradués du 2e cycle (master) sont membres à titre gratuit et ont droit à toutes les prestations offertes. «Nous leur envoyons, également, deux fois par année, une newsletter pour leur faire connaître notre communauté. Intégrer notre organisation, c’est d'abord montrer sa fierté d'appartenir à une association qui soutient son université », explique Monique Monney-Vix, secrétaire des Alumni de l’Université de Fribourg.
Pour Pascal Praplan qui a créé l’association Alumni UNIGE à Genève, « le réseau qui grandit de jour en jour en Suisse comme à l'étranger est aussi utile sur le plan social que professionnel. Nous offrons toute une série de services, comme par exemple des offres d'emploi ou des activités culturelles et sportives, ainsi qu'un programme d'activités diverses qui vont des voyages d'alumni guidé par un prof de l’Unige à des collaborations inédites avec des théâtres comme Vidy, Carouge ou la Comédie. Enfin, nous avons toute une série de privilèges comme des rabais sur les médias suisses et étrangers, sur les assurances, sur la carte Fnac et le Passeport Musées suisses, sur des ordinateurs portables ou encore sur Mobility. » Autre mission de l’organisation, celle de multiplier les liens entre anciens et étudiants actuels. « Nous avons mis sur pied un programme de mentorat qui est dans sa 3e année et marche très bien»
Qu’en est-il des inscriptions et des cotisations ? Pour faire partie de la communauté des alumni de ton université, il te suffit d’avoir obtenu au minimum un bachelor. Ensuite, les cotisations qui varient entre 30 et 50 francs selon ton école (sauf à l’Unil où c’est encore gratuit) te donneront lieu à des avantages et rabais.
Sache également que tu peux devenir membre à vie, en déboursant en règle générale, la modique somme de 1’000 francs !
Plus d’un siècle et demi sépare les premières communautés des plus récentes ! Dans un travail de recherche sur le sujet, Pascal Praplan explique ainsi l’avènement des alumni.
« Leur histoire est indiscutablement liée au monde anglo-saxon et plus particulièrement américain. Et ce depuis des décennies. Mais avant même l’émergence des associations dans la forme que l’on connaît aujourd’hui, existaient, également, en Europe, des sociétés académiques assez puissantes qui recrutaient leurs membres bien au-delà des cercles d’anciens. C’était, par exemple, en France, la Société amicale de secours de l’Ecole polytechnique (fondée en 1865) ou la Caisse de secours mutuel de l’Ecole normale supérieure (1846), venant en aide, comme leur nom l’indique, aux jeunes en formation et anciens étudiants nécessiteux. En Suisse, l’Association des amis de l’Université de Fribourg voit le jour en 1891, dans le but clairement avoué, entre autres, de défendre l’identité religieuse de l’institution ».