Tu te souviens sûrement t’être déjà prévalu de la liberté académique tout en buvant un café sur une terrasse alors que ton cours était en train de se donner. D’ailleurs, quel étudiant honnête pourrait se targuer de n’avoir jamais légitimé son sommeil tardif par ce sacro-saint principe universitaire. Toutefois, cette valeur tant chérie du corps estudiantin trouve une toute autre signification dans la bouche des professeurs. Qu’en est-il donc?
Ils raconteraient que la liberté académique puise ses sources dans la volonté de défendre les missions des universités que sont le libre développement du haut savoir ainsi que sa transmission. À cette fin et dans la prolongation de la liberté expression, se serait affirmée la nécessité de construire le savoir pour lui-même, ceci en toute indépendance vis-à-vis des intérêts particuliers qui composent la société civile. Ce droit aurait été lentement glané au cours des siècles par les institutions académiques et se verrait aujourd’hui confronté à un retour de l’emprise des bailleurs de fond représentés par le monde politique et le secteur privé. Ces derniers, grands méchants loups, tendraient toujours plus à calquer le développement de l’esprit critique sur les logiques de rentabilité économique.
Réjouis-toi de ce constat, car il vient étayer d’une nouvelle justification la défense de ta paresse sporadique.
En effet, cette dernière se retrouve élevée au rang de résistance farouche face à la mainmise néolibérale qui asservit la libre réfl exion de tes professeurs et par prolongement, tyrannise ton intelligence. Si seulement, tes enseignants savaient se montrer plus reconnaissants envers une telle marque de solidarité.