Il existe de nombreux endroits aux Etats-Unis où les étudiants pourraient décider de faire un échange. Beaucoup choisissent Boston, une ville qui doit sa renommée à la célèbre Université de Harvard. Ou alors la Floride pour son climat subtropical et ses villes chaleureuses. Puis il y a ceux qui, comme moi, optent pour un endroit bien moins fréquenté, le Kentucky…
Dans cet Etat se trouvent deux grandes villes, Louisville et Lexington. C’est cette dernière qui était le lieu de mon séjour de presque cinq mois. Alors que les passionnés d’équitation te diront que Lexington est la ville qui a accueilli les derniers championnats du monde équestres, les autres ne pourront probablement pas t’apprendre grand-chose de cette cité universitaire comptant près de 35’000 étudiants. Pourtant, Lexington est une véritable caverne d’Ali Baba.
Lexington abrite notamment l’une des plus grandes bibliothèques des Etats-Unis. Quelle magnifique sensation que de se trouver face à un tel monument. A l’intérieur règne un climat de savoir, de travail et de plaisir. Les amateurs de lecture seront dans cette bibliothèque à l’orée du paradis.
De plus, j’ai pu constater que l’enseignement était d’excellente qualité. Les professeurs, tout comme en Suisse, sont très accessibles. Ils font participer les étudiants et tâchent que l’ensemble de la classe soit au clair avec le sujet traité avant de passer à un autre.
Comme la plupart des étudiants européens présents à Lexington, j’ai été surpris par le système universitaire américain. Ce dernier se décline en un mixe entre les systèmes gymnasial et universitaire suisses. Beaucoup de devoirs sont assignés tout au long du semestre, lequel se voit ponctuer non par une seule session d’examens, mais par trois. Selon moi, cette approche est pertinente dans la mesure où elle permet de bien intégrer la matière tout au long de l’année. Les examens finaux ne constituent ainsi qu’une simple évaluation.
Au vu du coût d’un tel échange, beaucoup d’étudiants ne peuvent pas partir. Concrètement, il faut compter pour un semestre environ 12’000 francs. Ceci comprend un logement plus que convenable dans le campus universitaire, le billet d’avion, l’alimentation, les sorties, les frais d’écolage et les documents administratifs.
La restauration compose le point faible de l’Université du Kentucky. En effet, tant dans les cantines que dans les différents «restaurants» autour du campus, on te servira dans 90% des cas du «fastfood». Crois-moi, c’est dépaysant les deux premières semaines, mais ensuite cela devient plus compliqué. Quand tu auras mis le grappin sur les rares restaurants qui servent des produits frais et des plats équilibrés, tu te rendras compte que les prix sont multipliés par cinq. Alors qu’un traditionnel hamburger-frites coûte 5 dollars, il faudra compter au moins 25 dollars pour un morceau de viande avec des légumes frais et du riz.
Organiser un tel échange demeure relativement simple. Tu devras dans un premier temps t’inscrire au service de mobilité de ton université. Tes référents te donneront quelques documents à remplir, tels qu’un questionnaire sur ta personne et les raisons de ton inscription. L’université sélectionnera par la suite les étudiants qui auront l’opportunité de partir. Le principal critère repose sur les notes obtenues. Si tu as la chance d’être choisi, tu n’auras plus qu’à remplir un contrat d’études et préparer les documents administratifs nécessaires. Le contrat d’études est un papier mentionnant les cours que tu souhaites suivre dans l’université hôte.
En ce qui concerne les documents administratifs, il s’agit principalement de la demande de visa et de certains formulaires exigés par les autorités américaines. Un site Internet officiel décrit très précisément les démarches à suivre pour l’obtention de tous les documents nécessaires. A noter que ceux-ci te coûteront environ 500 francs. Cette somme est comprise dans les 12’000 francs nécessaires au total.
Tu devras sans aucun doute débourser une somme considérable, mais le jeu en vaut la chandelle. Les Américains du Kentucky sont des gens chaleureux, serviables et agréables à vivre. Tes compétences en anglais seront de surcroît considérablement renforcées.
A titre personnel, ce sont les cours qui m’ont le plus marqué. J’ai pris un plaisir fou à aller en classe et à écouter mes différents professeurs, tous extrêmement compétents. J’ai notamment découvert une deuxième façon d’appréhender l’économie politique, ma voie d’études… Que tu aies 20 ou 30 ans, un tel voyage te rendra plus mature et plus à même d’affronter la vie.
Pour débuter, pense à ouvrir un compte épargne - si possible en dollars - et à l’alimenter de temps à autre. Une fois que tu auras atteint environ 12’000 francs, tu pourras te lancer.
Commence par faire une demande auprès du service de mobilité de ton université, lequel te dira quoi faire par la suite. A noter que ton université a certainement des dates butoir pour l’inscription aux échanges. Respecte les délais et surtout n’hésite pas à montrer ta motivation, car cela pourrait jouer en ta faveur si ton université devait procéder à une sélection.
Une fois cette étape accomplie, je te conseille de faire tes demandes de visa et autres au moins 6 semaines à l’avance auprès du consulat américain à Berne. Cela te permettra de partir en toute sérénité et avec tous les papiers qui sont exigés par le gouvernement américain. Ensuite, il est recommandé de voyager avec au moins 300 dollars sur toi, pour faire face à toutes éventualités. Pour faciliter tes premiers pas, conviens avec ton université hôte qu’elle envoie un chauffeur pour t’accueillir à l’aéroport.
Enfin, mon dernier conseil, et le plus important: si tu hésites encore, alors arrête et lance-toi! Tu ne le regretteras pas…