Il existe désormais des sites web qui proposent de te rémunérer pour mettre à disposition tes travaux universitaires. En tant qu'étudiant méticuleux, tu as pris des notes pendant toute l'année. Ou alors tu as photocopié celles d'Anne-Elise, mais ceci est une autre histoire. En tant qu'étudiant assidu donc, tu as accumulé des milliers de pages de notes ou de dossiers que ton prof a survolés d'un regard vague avant de t'octroyer un 4. Ce dossier, tu avais bossé des semaines dessus et tu te dis qu'il ne te servira plus jamais à rien. Pas de panique, le web 2.0 a pensé à toi. Ton travail trouvera peut-être une deuxième vie...lucrative!
Pour le jeune branché que tu es, le processus ne présente aucun problème. First, tu t'inscris gratuitement sur un site web. Deuzio, tu y uploades les fichiers que tu souhaites mettre à disposition. Ceux-ci sont alors soumis à une équipe de correcteurs qui en évaluent la pertinence avant de les valider. Troisièmement, tu choisis ton mode de rémunération qui varie sensiblement selon les sites. En général, tu peux choisir d'être payé une fois pour toutes lors de la mise en ligne ou d'être payé au nombre de téléchargements.
Avec 10'000 contributeurs et plus de 100'000 documents, le site Academon est le leader de la vente de documents en ligne. Tu gagnes, à choix, 5 euros par document ou 40% du prix de vente (en général entre 1 et 4 euros) par téléchargement. Depuis peu, Academon offre également la possibilité de gagner 200% du prix de téléchargement sur ton premier document publié! Autant bien le choisir! Un peu plus vaste, le site Encyclodocs donne les derniers documents téléchargés sur la page d'accueil, qui ressemble du coup à un véritable espace de partage des notes de cours. Avec un million de visiteurs uniques par mois, le site Oboulo est l'autre gros poisson du groupe. Il a la particularité de t'envoyer tes chèques à la maison et d'afficher les noms, prénoms et niveaux d'études du contributeur à côté du document. Forcément, la confidentialité en souffre mais le lecteur, dixit Oboulo, sait ainsi à quel degré de qualité s'attendre. Autre particularité d'Oboulo: la possibilité d'échanger. Citons encore Oodoc, Capmemo et le multilingue Edooc.
Après ce bref parcours des possibilités de vente, tu te dis sans doute que c'est certes peu payé, mais que cela semble facile! Or, c'est un peu moins simple une fois que tu t'y mets. D'abord, les paiements se font la plupart du temps par Paypal. Certains sites proposent une rémunération par chèque mais attendent que tes revenus aient dépassé la somme de 10 euros pour te l'envoyer. Or, à raison de quelques euros par document, il est courant qu'un contributeur n'atteigne jamais les 10 euros! Tu devras alors mettre une croix sur ton argent ou proposer d'autres documents, condamnés à être rentables. Autre embûche: certains sites interdisent la publication du document sur d'autres sites. Cette fois, il te faudra donc lire les petits caractères avant de cliquer sur «J'accepte les conditions»!
Sur le site Edooc, le meilleur contributeur a gagné près de 364 euros. Encore une fois, il lui a fallu 300 documents pour atteindre ce chiffre, mais le principe reste novateur! Si l'idée de gagner de l'argent avec tes vieux exposés d'étudiant te tente, voici tout de même quelques principes pour accroître le nombre de téléchargements de tes documents. Tout d'abord, on ne le répétera jamais assez: l'orthographe et la qualité! Si tu écris comme un pied et que tes sources sont inexactes, ton travail risque de ne même pas passer le cap des correcteurs. Concrètement, éviter les abréviations. Ensuite, même si ça va de soi, ton travail doit être original. Les équipes des sites web traquent le plagiat et franchement, si tu veux gagner de l'argent, il y a mieux que de créer des faux documents rémunérés 1 ou 2 euros! Enfin, ton travail doit susciter l'intérêt du plus grand nombre. Selon les études que tu fais, tu auras donc plus ou moins de facilité à vendre ton document. Les lettres commerciales sont toujours très demandées alors qu'une thèse sur la poliorcétique moghole n'aura peut-être jamais aucun acheteur!