Mal de dos, mal aux dents, mal au crâne, mal de mer, mal du pays, des milliers de mots et d’expressions pour décrire tous ces maux qui nous habitent. Mais comment guérir? En attendant que le temps apporte sa solution... tout finit par passer, n’est-ce pas? Du moins c’est ce qu’on dit pour ces coeurs brisés. Mais pour les autres douleurs? Le temps seul fera-t-il des miracles?
Parfois c’est ce foutu torticolis à force de trop mater une déesse - ou un dieu - assis derrière toi. Ben quoi, c’est naturel, non? Les forces de la nature nous surpassent. D’autres fois encore, c’est la nostalgie du bon vieux temps, ou aussi l’angoisse du futur. «Punaise, ça va servir à quoi ces études?», ou dans le romantisme: «Quelle astuce vais-je bien pouvoir trouver pour l’inviter à boire un verre?» Quel malaise! Mais alors que faire? Certains disent qu’il faut boire pour oublier, mais derrière ces oublis de détresse noyés dans la bière et la sangria apparaît une sacrée crise de foie. Pas besoin d’en faire un dessin. D’autres pensent à la zik, en jouer, en écouter, se laisser infiltrer par une once de bonheur éphémère qui fait oublier le mal de crâne de la veille (d’avoir trop bossé, évidemment... humhum...)
Quelle dure vie que d’être étudiant! Pour commencer, se lever tôt le matin, ou du moins essayer de ne pas franchir la barre fatidique de midi. La difficulté de cette première épreuve ne réside pas dans la sonnerie effrayante du réveil, mais dans la réelle motivation de se lever. Lorsqu’on sait que cette si dure journée commence avec un cours de M/Mme Xy, et que l’on sait aussi qu’on finira la tête sur une main, les yeux fermés et l’esprit ailleurs, on se demande encore en quoi ça vaut le coup.
Première épreuve de la journée, le nez dans tes cornflakes, floc floc, ton cerveau se vide... Dément mal de crâne qui est revenu d’un coup, les petits nains se remettent à taper avec acharnement. Coupable, tu te rappelles soudain de cette soirée bien arrosée. Et pof, tous les maux refont surface, et t’achèvent... mal de bide, mal de pieds, mal de dents (il vient d’où celuilà? Mieux vaut ne pas savoir) et dépression sous-jacente, parce que tu te rends compte que t’es trop à la bourre, que t’as les boules de tout louper, que t’as encore des milliers de factures à payer. Et paf, crampes du bide qui s’accrochent. Cependant, enchevêtrement d’idées et raffermissement de l’ambition te font arriver dans la salle de cours. Tu t’armes de ton stylo, et bam, tu ne sais comment, c’est parti! Tu arrives presque à trouver le cours intéressant, et tu notes tout, ne perds pas une goutte de cette douce parole prophétique. voilà qu’apparaît un bug dans ton système: l’horrible crampe du poignet. Pas encore assez fortuné pour te munir d’un ordinateur, te voilà accroché à ton grand amoureux, le stylo. Dans l’engouement général de tes membres, ton poignet a craqué, tes doigts se sont
tellement crispés autour du stylo qu’ils refusent de s’en détacher. Finalement, ce n’est pas les yeux fermés que tu vas passer le reste de cette période, mais les yeux grands ouverts et toute ton attention dirigée sur la décontraction de ces membres manuels. Ton coeur flanche... tous ces efforts pour ça...
Arrêtons ici l’histoire quotidienne et impitoyable que tant d’étudiants éprouvent à longueur d’année. vous aimeriez un remède miracle? En voilà quelques-uns: ne pas tenter de se faire violence en se levant, devenir moine et faire voeu de chasteté et de non-absorption de produits alcoolisés, ne plus tenter d’étudier et laisser son cerveau à la cave en attendant que toutes les menaces extérieures soient passées. Peut-être faudrait-il simplement arrêter de se plaindre... mais ça fait tellement de bien après une dure journée de labeur!