Je suis sûre que tu as vu plusieurs films basés sur la vie estudiantine et qu’ils ont influencé ta vision de l’université. Chacun traite un aspect différent, mais ici je vais m’arrêter sur trois grands thèmes: un Erasmus avec L’Auberge espagnole, le voyou au génie extraordinaire avec Will Hunting et la mythique association d’étudiants avec Le cercle des poètes disparus.
Dans L’Auberge espagnole, Xavier, étudiant en sciences économiques, contacte un ami de son père pour entrer au ministère des Finances. Ce dernier lui conseille d’effectuer un Erasmus en Espagne pour en connaître la langue et le marché. Après d’infructueuses recherches pour se loger, il trouve enfin une place au sein d’une colocation. La vie en groupe est traitée à travers de nombreux stéréotypes nationaux et comportementaux.
Te retrouver enfin installé chez toi, ne plus avoir tes parents sur le dos et faire la fête tous les soirs, ose dire que tu ne l’as pas rêvé. C’est aussi l’occasion d’aller à la rencontre de l’autre et de sa culture. Un Erasmus est avant tout un échange entre différentes universités et constitue un bon apprentissage de l’identité européenne.
À travers le film Will Hunting, tu entres dans l’univers des banlieues américaines défavorisées. Tu suis la vie du héros éponyme qui travaille comme concierge dans une école technique. Il résout à la place des élèves des problèmes de maths. Repéré par un prof, il va sortir de sa condition grâce à son génie. Aurait-il osé le faire sans l’aide de ce prof et de son psy?
Être un génie avec un minimum d’effort et faire la fête est le fantasme de chaque étudiant. Mais, ce film montre que la réussite est accessible à tous indépendamment de sa condition. Bien sûr, des encouragements aident à y parvenir.
L’internat anglais incarne la discipline par excellence. C’est ce que nous présente Le cercle des poètes disparus. Cependant, un enseignant va perturber l’ordre établi par son esprit libre. Les élèves découvrent qu’il était membre d’un groupe pendant son propre internat et décident de le faire renaître. Cet enseignant va leur apprendre le célèbre carpe diem, mais également à se libérer des carcans. Cela permettra à certains de lever leurs inhibitions.
Avoir un prof qui sort des sentiers battus de l’enseignement apporte une motivation supplémentaire pour s’intéresser sa discipline. Être membre d’une association offre en plus une forme de reconnaissance par ses camarades.
Je suis sûre qu’en regardant l’un de ces films, tu y as reconnu une part de toi-même, que tu t’es identifié à l’un des personnages, en participant à ses désirs et émotions. Dans les trois scénarios, tu peux suivre la construction complexe de la personnalité des héros, amenant à l’indépendance.
Secouer le joug de l’autorité parentale ou académique, lever ses inhibitions, s’éclater avant de rentrer dans le moule, faire des expériences amoureuses, se créer son propre réseau social, voilà je suppose le fantasme de tout étudiant.
Cependant, je me demande si les différents réalisateurs concernés n’ont pas exprimé leur nostalgie, voire leurs regrets de n’avoir pas pu réaliser tous leurs rêves, ce qu’ils semblent rattraper à travers leurs héros. Ainsi, Xavier, de L’auberge espagnole, décide au final de devenir écrivain, Neil, du Cercle des poètes disparus, se suicide parce qu’il ne peut devenir comédien et Will Hunting
ose le changement de condition en rejoignant l’étudiante de Harvard qu’il aime.