Le nombre d'étudiants qui part en échange, que ce soit avec Erasmus ou avec d'autres conventions plus internationales, est en constante augmentation. il y a cependant quelques pays qui se détachent du lot. Ce sont les préférés: l'Allemagne, l'Espagne et les pays anglo-saxons en général. Ce sont eux qui drainent le plus d'étudiants, dans la limite des places disponibles dans les universités romandes. Les responsables de la mobilité remarquent tous que les places pour partir aux Etats-unis, en Australie ou encore en Angleterre sont prises d'assaut. En Europe, l'Allemagne et l'Espagne se disputent la tête du classement.
Le nombre de places disponibles n'est cependant pas le même avec tous les accords. Pour le programme Erasmus, elles sont mises en concurrence à l'intérieur de chaque faculté. Les conventions qui permettent de partir aux Etats-unis ou en Australie, en revanche, n'offrent qu'un petit nombre de place pour toute l'université. Et bien que les démarches soient assez longues, cela ne décourage nullement les étudiants, toujours plus nombreux à s'y intéresser.
Car ils savent qu'au bout, il n'y a que du positif...
Ce qui semble motiver principalement l'engouement pour ces pays, c'est «la maîtrise des langues», observe Michèle Maurer, en charge de la mobilité à l'université de neuchâtel. «Le départ en Erasmus, ce n'est pas pour apprendre une langue, mais pour l'améliorer.» A l'heure où les CV bilingues sont avantagés, ou l'anglais, puis l'allemand et l'espagnol sont considérés comme Les langues à savoir, ces préférences ne surprennent pas. Et si à la maîtrise de la langue, on peut ajouter une dose de découverte, un pichet de sorties endiablées et un bon verre de nouvelles amitiés, alors le semestre ou l'année de mobilité se transforme en période extraordinaire. Qui a bien plus de valeur qu'une mention sur le CV... C'est d'ailleurs ce à quoi pensent les étudiants qui, pas bêtes, préfèrent Berlin ou Bonn à Dresde pour l'Allemagne, et Barcelone pour l'Espagne.
Partir étudier dans une autre université a d'autres avantages. On a accès à plus de cours et suivant l'université choisie, à des professeurs reconnus. Ainsi, partir en échange permet aussi d'acquérir un plus grand savoir, plus spécifique. une étude européenne sur le programme d'échange Erasmus a révélé en juillet dernier que deux millions de jeunes ont profi té de partir en mobilité durant l'année universitaire 2008/2009. Parmi eux se trouvent 2'151 Suisses. C'est déjà pas mal, et ça augmente encore. Qui hésite encore?
Partir en mobilité, ça veut aussi dire voyager dans des contrées lointaines aux coutumes si différentes des nôtres.
Des quatre universités romandes, c'est celle de Lausanne qui offre parmi les destinations les plus exotiques, en permettant d'envoyer certains de ses étudiants à l'université de Bakou (Azerbaïdjan) ou au centre des études bouddhistes à Katmandou (népal). Ces destinations ne sont offertes qu'aux étudiants de lettres, grâce à des accords interfacultaires existants depuis 2007.
Adrien Mani, 21 ans est étudiant en français, en histoire des religions et en études tibétaines. Il est le premier à en bénéficier. Il vient de rentrer du népal. «Ce qui m'a attiré à Katmandou, c'est l'incroyable situation du népal à la rencontre des mondes tibétains et indiens. Etudier dans un monastère, entendre les trompes traditionnelles tibétaines en classe, recevoir des cours de philosophie bouddhiste directement d'un moine et de manière traditionnelle, furent des expériences incroyables. Le dépaysement s'est invité à peu près dans tous les domaines de la vie!»
La particularité de tout étudiant Erasmus, c'est son insatiable appétit de découvertes... Dès mon arrivée dans la capitale suédoise, je ne tarde pas à rencontrer des "têtes connues", sûrement croisées dans les couloirs de l'EPFL. Le réseautage se fait extrêmement rapidement entre les étudiants en échange, surtout lorsqu'on vit à Lappis, la plus grande résidence estudiantine de la ville. Arrivé en plein mois d'août, les barbecues sur la plage s'enchaînent aussitôt les cours intensifs de suédois terminés. Une manière de faire le plein d'énergie afin d'affronter la reprise des cours et surtout l'hiver, où le soleil se fait très rare.
«Långfärdsskridsko» (patin à glace sur lac ou mer), ski de fond, sans oublier les fameux «bastu» (sauna) sont autant d'activités qui, avec quelques virées en bateau pour Helsinki ou tallinn, vont faire revenir les rayons du soleil avant même de s'être aperçu que la clarté n'apparaît que lorsqu'on est en cours. Au retour de l'été, les journées interminables nous font apprécier la variété des paysages, toujours inondés d'une chaude lumière.