A l'image du vin, invité des fêtes, divinisé à travers Dionysos dans la Grèce antique, voire même considéré comme le sang de la terre, l'alcool s'est inscrit dans les moeurs de certaines cultures comme synonyme de partage et d'allégresse. Aujourd'hui pourtant, la consommation d'alcool tend à se désacraliser.
La question épineuse de la dépendance, bien que taboue, s'impose comme un problème de société actuel. La consommation à l'excès entraîne toutes sortes de dérèglements, avec des répercussions sur le comportement et l'organisme.
A un rythme d'un verre de vin rouge par jour, des scientifiques (Cerveau & Psycho, octobre 2008) avancent que l'on pourrait tirer des bénéfices au niveau du coeur (prévention de l'infarctus du myocarde). Mais des effets néfastes aussi bien psychologiques que physiologiques se révèlent quand on entre dans une problématique de recherche de bien-être permanent par l'alcool: c'est la dépendance.
Tout se passe au niveau du système de récompense. Ce réseau localisé dans notre cerveau est nécessaire à la survie par la motivation qu'il fournit pour accomplir des actions bénéfiques. En fait, l'action d'une drogue sur le système de récompense - appelé aussi «système hédonique» - a pour conséquence une modification cérébrale. Par son action directe sur le cerveau, l'alcool produirait un signal de récompense si puissant qu'aucun autre signal naturel (nourriture, sexe, etc.) ne pourrait l'égaler.
Une consommation faible ou modérée d'alcool a un effet euphorisant, enclenché par le système hédonique. Ce circuit libère de la dopamine - le neuromédiateur du plaisir - et produit un effet relaxant. Cette sensation est due à la réduction de l'action du système inhibiteur du comportement: on se relâche. Mais la recherche continuelle de cette sensation peut s'avérer dangereuse...
Le neuromédiateur inhibiteur principal est appelé GABA. Un neuromédiateur a pour rôle de transférer un signal, c'est un messager chimique au sein de notre cerveau. L'alcool imite le GABA en reproduisant ses effets (inhibition).
Le processus se déroule comme s'il y avait stimulation permanente des récepteurs à l'intérieur de notre cerveau par le GABA. C'est pourquoi, à la longue, la consommation aiguë d'alcool a des effets dépressifs, la dépression se caractérisant par une transmission répétitive de l'information (saturation).
En plus des facteurs de vulnérabilité (prédisposition par des facteurs génétiques, environnement social, etc.), la dépendance a donc aussi comme point de départ une surexposition du cerveau à l'alcool: en buvant tout simplement trop, on risque de devenir dépendant.
Réviser sans alcool
L'exposition aiguë ou chronique à l'éthanol (substance contenue dans l'alcool) peut mener par exemple à des déficits d'apprentissage et de mémorisation. Ces manques découlent du fait que l'hippocampe notamment, une aire essentielle de la mémoire, reçoit des signaux qui ne lui sont pas adressés. Ces altérations de la réponse cérébrale face à l'éthanol sont le résultat d'une adaptation à l'alcool.
La vie estudiantine étant le théâtre de nombreuses fêtes et autres sorties nocturnes, beaucoup de diplômants avouent une consommation importante de breuvages alcoolisés à côté des heures d'études. Pour entretenir son bien-être autant que sa mémoire, il est vivement recommandé de maîtriser ces penchants, et ce essentiellement à l'approche des révisions...
Quelles limites?
L'OMS recommande, pour une consommation régulière, pas plus de deux ou trois verres par jour pour les femmes, trois à quatre pour les hommes et, au moins un jour par semaine, aucune boisson alcoolisée; pour une consommation occasionnelle, pas plus de quatre verres d'alcool en une seule occasion; enfin, restriction d'alcool dans les conditions suivantes: grossesse, enfance, conduite d'un véhicule ou d'une machine dangereuse, lors de l'exercice des responsabilités qui nécessitent une vigilance soutenue, durant la prise de certains médicaments, quand on souffre de maladies telles que l'épilepsie, la pancréatite ou l'hépatite et si l'on a déjà souffert de dépendance à l'alcool...