«Hi mate! How are you going?». L’anglais australien qui raccourci les mots, accompagné d’un accent qui désespère parfois l’étranger, voici ce que j’ai appris à aimer durant six mois passés «Down Under». Mon dernier semestre de Bachelor s’est déroulé à l’université de Newcastle. A l’image de ces terres d’émigration, mon expérience estudiantine fut multiculturelle.
Je suis étudiante en sciences de l’information et de la communication, anglais et histoire, à l’université de Neuchâtel. Bien qu’étudiant la littérature anglaise, je n’avais jamais eu l’occasion de vivre dans un pays anglophone. J’ai donc décidé d’effectuer mon dernier semestre de Bachelor à l’étranger afin d’améliorer mon anglais oral. Curiosité et admiration pour ce pays si vaste et si lointain m’ont dirigé vers l’Australie. Le 17 février 2009, j’ai embarqué pour un semestre à l’université de Newcastle, en tant qu’ «exchange student», sans réaliser que j’étais sur le point de vivre une expérience extraordinaire.
Après pas moins de 30 heures de voyage, me voilà à l’autre bout de la terre. Je pourrais te mentir et te dire que tout allait bien dans le meilleur des mondes dès mon arrivée. Toutefois, tel n’a pas été le cas. Pas de quoi paniquer, les mésaventures des débuts n’ont fait qu’embellir la suite. Mon choix de logement initial était une famille d’accueil, trouvée à travers le site web de l’université. Hélas, je découvre des hôtes plutôt insolites. Leur ancien hôtel délabré se trouve à 40 minutes de bus du centre ville. En logeant 8 étudiants pour 200 dollars par semaine avec les repas compris (la plupart du temps oubliés ou immangeables), avec en prime une culture de blattes dans la cuisine, ils se construisent une résidence secondaire. Ne voulant pas être difficile, j’essaie dans un premier temps de m’accommoder à cette situation.
Durant mes premiers jours, je me suis lancée dans l’exploration de Callaghan campus. Les instituts sont dispersés à travers les arbres, peuplés d’opossums et de moustiques féroces. Le campus avec ses ponts, cafés, bars, magasins et autres facilités ressemble à une petite ville au décor exotique du plus bel effet. Venant d’une université qui compte 4000 étudiants avec une faculté des lettres qui se résume à 3 bâtiments, ma première impression était effrayante. A l’information, on me donne une carte pour m’orienter dans cette ville, que dis-je, jungle universitaire! En résumé, mes premiers sentiments à Newcastle étaient une impression d’être perdue, seule à l’autre bout du monde. Je ne le savais pas encore, mais cela ne serait que de courte durée. La phase de découragement initial surmontée, j’ai finalement réussi à m’inscrire aux cours et à localiser les salles où ils se dérouleraient.
Une semaine d’orientation est organisée en guise d’introduction pour les nouveaux étudiants; soirée de bienvenue, exploration de la ville, croisière pour voir des dauphins, autant d’activités qui favorisent la rencontre d’autres étudiants internationaux et la découverte des alentours. Sur le campus, autant les étudiants australiens que les professeurs sont disposés à aider avec le sourire. Le sourire, je le retrouve aussi et commence les cours sous soleil australien. De fil en aiguille, je découvre également que mes colocataires ne sont pas satisfaits de leur hébergement non plus. Parmi eux, un étudiant américain avec qui je me lie d’amitié. Nous décidons de chercher un logement plus adéquat. Après quelques téléphones et renseignements pris auprès d’autres étudiants, nous découvrons la perle rare qui changera totalement notre vie à Newcastle. Il s’agit de «18 Brown Street».
Notre nouvelle «accomodation» est située au centre ville, à 10 minutes de la plage. Chaque locataire dispose d’une chambre avec salle de bain privée, alors qu’une immense cuisine et un salon spacieux constituent les espaces communs. La plupart d’entre eux sont des étudiants internationaux. La cuisine devient rapidement le point de rencontre et mon expérience multiculturelle. Brown Street rassemblent des étudiants australiens, américains, irlandais, écossais, allemands, iraniens, et maintenant... une Suissesse!
A partir de ce moment, le temps passe à une vitesse affolante. Entre les soirées, les magnifiques plages de Newcastle, les excursions durant le week-end, difficile de trouver le temps d’étudier. Lorsque je sors de ma chambre pour une de mes nombreuses pauses café, impossible pour moi de ne pas passer 30 minutes à discuter. Avec d’autres étudiants, nous avons trouvé une solution pour se motiver à travailler: nous nous réunissions dans le même endroit pour étudier en même temps. Voir l’autre se concentrer nous permettait d’être motivés.
Moins de cours et plus de lectures, de travaux à rédiger, plus de travaux en groupes, tels étaient les différences que j’ai constatées par rapport à mon expérience universitaire neuchâteloise. Il est très enrichissant de découvrir le fonctionnement d’une autre université. Celui de Newcastle m’a appris à faire des recherches par moi-même et être plus indépendante dans la gestion de mon travail.
L’Australie est un pays fascinant, aux multiples facettes. Etudier son histoire m’a ouvert les yeux sur la réalité de ces terres de rêve, volées aux aborigènes. Avec mon point de vue européen, je n’avais pas réalisé que ce continent était si vaste; aussi grand que l’Europe! J’ai eu la chance de pouvoir explorer les richesses de ses paysages en voyageant un mois au terme du semestre. Avec un groupe d’étudiants internationaux rencontrés à Newcastle, nous avons parcouru sac au dos la côte est de l’Australie. Une aventure riche en émotion, de la grande barrière de corail aux des îles paradisiaque du Queensland. Sydney, Melbourne, les Blue Mountains sont autant d’endroits qui m’ont parlé.
Il y a une multitude de choses que je pourrais te raconter à propos de cet échange universitaire. Il y a cependant un point que j’aimerais souligner. Il s’agit de l’ouverture sur le monde qu’il a représenté pour moi. Etudier en Australie m’a appris beaucoup culturellement parlant. J’ai découvert d’autres manières d’enseigner, d’étudier, de vivre, de penser, de partager. Vivre avec des gens de tous les horizons pendant quatre mois m’a permis de voyager encore un peu plus. En comparant nos habitudes culinaires, en discutant des différences entre nos pays, en riant ensemble, mais aussi en s’entraidant, j’ai appris beaucoup. L’Australie aura toujours une résonance particulière pour moi. Une mélodie que je n’oublierai pas et qui va probablement influencer mes choix futurs. Toutes ces personnes rencontrées ont élargi m’ont horizon et apporté une étincelle qui brille toujours dans mon cœur.