Laetitia Salamin

Deux pages de créativité pure par cette jeune artiste fraîchement diplômée bachelor de l’Ecole cantonale d’art du Valais (ECAV). Son travail de peinture a remporté le prix du meilleur diplôme 2009.

Pour moi, un paysage est avant tout le résultat de la rencontre d’un individu avec ce qui l’entoure. C’est cette relation qui m’intéresse.

Il y a la rencontre de l’artiste avec un lieu, qui va l’inspirer et qui pourra faire partie de son oeuvre; puis il y a la rencontre d’un spectateur avec cette oeuvre. Cette deuxième rencontre n’est plus du même ordre que la première, car il ne s’agit plus d’un paysage vécu comme une expérience directe avec un lieu, mais de la contemplation de celui-ci, traduit et interprété par l’artiste. En effet, «au moment où vous avez devant vous une peinture, une photographie, une carte postale, ce n’est plus qu’un souvenir d’un paysage à tout jamais perdu.» (Zufferey Marie-Pierre, «Art et cartes postales», Infolio, Gallion, 2009).

 

Avec ce projet, j’ai voulu rapprocher ces deux types de rencontres: la représentation peinte est mise en rapport étroit avec le réel, le statique confronté au dynamique. Et c’est là qu’intervient l’importance du point de vue. C’est la position du spectateur qui peut constituer le paysage global; c’est un peu comme l’expérience de l’anamorphose. Au final, c’est le point de vue de l’individu qui fait l’oeuvre.

L’installation «Point de vue» (la peinture et le chevalet) est restée sur place durant deux mois, à Tignousa (domaine skiable de St-Luc, VS).

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