Quel est le lien entre les sciences politiques et le métier d'esthéticienne? A priori aucun! Cependant, Marina, 24 ans, jongle entre ses études en Sciences Politiques à l'université de Genève et son travail, qui consiste à former des étudiantes esthéticiennes.
En quoi consiste ton job?
Mon job consiste en la formation d'esthéticiennes. Je travaille deux jours et demi par semaine et cela me permet de vivre simplement. Mon travail consiste à donner des cours: théoriques, sur la cosmétologie, de chimie, de physique ou d'anatomie, par exemple. Je donne aussi les cours pratiques de soins du visage, d'épilation, de massages, manucure et autres. Il faut également gérer les plannings pour la clientèle, superviser les élèves lorsqu'elles vont maquiller pour des séances photo, des défilés, ou pour d'autres événements.
Je travaille dans la même école où j'avais fait ma formation. Après avoir voyagé, j'ai repris contact avec l'école qui m'a proposé ce job.
Pourquoi avoir choisi deux voies à priori si différentes?
J'ai choisi de reprendre les études, car après avoir travaillé trois ans en tant qu'esthéticienne, je ne me voyais pas ouvrir un institut. Dans ce milieu, c'est la seule voie vraiment rentable. J'aime ce métier, il me passionne, mais j'ai encore envie de découvrir le monde, d'apprendre tout ce que je peux apprendre avant d' « entamer » ma vie professionnelle et de prendre une responsabilité telle qu'ouvrir une entreprise.
Il n'y a pas de lien entre les deux, mais la faculté de Sciences Politiques offre des cours qui m'intéressent, il n'y a rien de plus. Je n'ai pas de projet précis d'avenir avec ces études universitaires, d'ailleurs je n'ai pas de projet précis d'avenir tout court. Un jour, en voyageant, j'ai réalisé la chance que j'avais d'être née en Suisse, de pouvoir étudier et que je serais bête de ne pas saisir une si grande opportunité. Disons que j'ai décidé de reprendre l'uni pour le plaisir d'apprendre, de lire, d'être étudiante.
Est-ce qu'il y a un lien entre tes études et ton job ?
Ce sont deux mondes totalement différents. Je ne dirais pas que l'un ou l'autre est meilleur, ce sont deux choses à deux extrémités. Parfois, je ne sais pas trop où me situer : suis-je plutôt étudiante ou plutôt esthéticienne ? Mais je ne peux pas choisir. A mon avis, je suis les deux.
Quel est le regard des autres étudiants sur ton métier??
Je ne cache pas que je suis esthéticienne mais je ne le dis pas forcément. A l'université, je suis étudiante. Tout comme à mon travail, je suis esthéticienne. Mais habituellement, les gens sont très étonnés à cause des stéréotypes sur les esthéticiennes : filles jolies, bêtes et gentilles qui ont choisi ce métier car elles n'ont pas eu la possibilité de faire mieux. Il se peut qu'il y en ait, mais ce n'est pas mon cas. Les gens sont étonnés de constater que l'on peut faire un métier dans la beauté et le bien-être, et cependant avoir des intérêts qui ne concernent pas le monde du paraître.
Est-ce que tu t'habilles de la même manière pour aller aux cours et au travail?
Non je ne m'habille pas de la même manière. Premièrement parce qu'au travail, je suis toujours en tenue de travail (pantoufles, pantalon noir, polo blanc) et que je dois être « bien habillée », bien coiffée et bien maquillée pour refléter l'image de l'école. Je trouve cela normal de devoir être particulièrement bien soignée quand on doit embellir les gens et apprendre à des étudiantes à le faire. Mais de tout façon je n'ai pas vraiment le choix car c'est précisé dans mon contrat.
Quand je vais à l'université, j'y vais pour étudier. Alors même si je suis quelqu'un de très soigné, je ne le fais pas voir. Je mets des habits plus décontractés et suis beaucoup moins « classe » que pour aller travailler. Le matin, ça me prend facilement quarante cinq minutes pour me préparer à aller travailler, alors qu'il m'en faut à peine quinze pour aller à l'uni.
A qui recommanderais-tu ce job?
Je ne peux pas réellement recommander ce job, car à mon avis, il faut avoir une certaine aisance manuelle. Mais ce métier convient à tous ceux qui aiment transformer les gens de leurs mains, à ceux qui aiment rendre les gens beaux et leur faire du bien.