...et toi que réponds-tu?

A ta droite, une main qui se tend, un peu d'argent demandé. A ta gauche, c'est la misère du monde qui défile sur l'écran d'une vitrine de magasin louant les beautés et les bienfaits de l'écran plat. Devant toi, cette affiche qui te fait si bien comprendre que la faim est meurtrière.

Trois pas plus loin, ce sera un gars (ou une fille) qui travaille dans une ONG qui viendra t'aborder. Dans ton coeur, quelque chose réagit, ce n'est pas normal, il y a une erreur. Babylone, comme disent certains, mais tu n'y crois pas trop, pas vraiment, qu'à moitié. Tout ce monde qui crie à l'aide, et toi, tout ce que tu veux, c'est y répondre, offrir un peu de ton temps, de ton argent, de ta bonté, de ton sourire. Ok, il y a à donner quelques sous à ce type qui vient t'en demander pour la 50ème fois de la journée. Il y a à céder sa place dans le bus à cette vieille dame toute tremblotante. Il y a aussi à aller causer à ce SDF qui dort devant ton immeuble depuis 2 mois, malgré le froid et la police qui tourne. Oui, mais après ? Le monde tournera-t-il un peu mieux? Tu as envie de faire plus, tu es jeune, «faut faire bouger les choses» et tu as toute la vie devant toi.

Alors par où commencer?

Faire des dons à quelques organisations, pourquoi pas? Mais si tu ne nages pas sur l'or et que ton agenda regorge de pages blanches? Si tu veux simplement donner un coup de main, commence par travailler dans le social. Sans avoir forcément une formation en HES, il reste tout de même la possibilité d'être bénévole (pas si mal, non? Surtout que cela peut aussi faire une petite marque sur un CV). Une expérience bénévole est toujours un moyen de t'enrichir, non pas du point de vue matériel, mais personnel.

D'abord, il faut savoir si tu préfères oeuvrer à l'étranger ou dans ton pays, si tu veux partir aider à l'autre bout de l'océan ou si les montagnes suisses te touchent plus. Il existe beaucoup d'organisations et associations, énormément de sites internet qui peuvent aussi te renseigner, te donner quelques adresses.

Certaines ONG recherchent aussi des bénévoles.

De plus, il y a certains centres d'accueil, pour les étrangers notamment, qui recherchent toujours un petit coup de main, quelques heures par-ci par-là, bien qu'un investissement sur longue durée soit toujours apprécié. Travailler dans un cadre avec les étrangers apporte toujours un peu de voyage dans le creux de la Suisse, un brin d'air frais si tu n'as pas tellement l'occasion de franchir les frontières.

Et si tu as une idée de projet bien précise?

Créer ta propre assoc', rassembler un certain nombre de personnes pour une cause qui te semble belle, juste, magnifi que, grandiose? Tu trouveras quelques soutiens possibles en t'adressant aux ONG et à d'autres associations qui seraient d'accord de fi nancer un tel projet. De plus, l'association AVEC - Groupe Romand de Promotion du Bénévolat (GRPB) - propose d'aider certains projets individuels à se mettre en place. Elle met en connexion les associations recherchant de la main-d'oeuvre bénévole et les personnes cherchant à être bénévoles dans tel ou tel domaine. Un site spécifique existe pour chaque région de la Suisse Romande.

Pour l'étranger, outre les aides matérielles et les constructions manuelles, il existe aussi des échanges culturels avec d'autres pays d'Europe ou d'autres continents. Aider, certes, mais en faisant attention à ne pas trop arriver en tant que gentil occidental qui apporte le bonheur et la prospérité en ne faisant que continuer la colonisation. Faire attention aussi, car quelques projets organisés à l'étranger ne servent à rien. Aller construire un puits en Inde pour le voir détruit deux mois plus tard? Combien d'histoires de ce genre? Tous ces projets humanitaires qui font belle figure, mais a-t-on demandé l'avis de ceux qu'on va «aider»? Alors renseignetoi un peu avant de partir, car une expérience pareille en vaut le coup lorsqu'elle est bien organisée. Elle permet un véritable échange culturel, et apporte autant à celui qui offre qu'à celui qui reçoit.

Alors, ready to go!